Fast fashion : les dessous de la mode à bas prix

En quelques décennies, la « fast fashion », ou mode jetable, a révolutionné l’industrie textile à bas prix. Enquête sur l’impact social et le coût environnemental d’un secteur qui ne connaît pas la crise.

Renouveler en permanence sa garde-robe sans se ruiner : rien de plus simple aujourd’hui. Tandis que les marques qui font le pari de vendre exclusivement en ligne se multiplient, l’achat de vêtements tient désormais pour beaucoup d’entre nous du loisir à part entière. Une tendance entretenue par les nouveaux acteurs de la fast fashion sur les réseaux sociaux qui, via un marketing subtil, rémunèrent les influenceurs pour placer leurs produits. Ces dernières années, des marques d’ultra fast fashion se sont même lancé le défi de produire et de livrer encore plus vite et moins cher que les vendeurs traditionnels. Mais leur efficacité se paie au prix fort. En Grande-Bretagne, ces vêtements sont fabriqués dans des ateliers insalubres par des ouvriers payés la moitié du salaire minimum. Au-delà de son impact social, la fast fashion, deuxième industrie la plus polluante au monde, a aussi un coût environnemental. Même quand ce modèle industriel promet de s’amender en proposant une mode plus durable, sa facture écologique reste lourde.



Tragique constat

Alors que 56 millions de tonnes de vêtements sont vendues chaque année dans le monde, les journalistes d’investigation Gilles Bovon (Starbucks sans filtre) et Édouard Perrin ont enquêté sur l’impact social, environnemental et sanitaire de ce secteur en plein boom. En Europe, aux États-Unis et en Inde, ils ont rencontré des acteurs du secteur − anthropologue, professeur d’économie, chercheur en neuromarketing… − et se sont infiltrés au cœur de l’industrie textile. Au Royaume-Uni, ils ont pu filmer des ateliers de fabrication illégaux et interviewer des personnes qui ont côtoyé de près la fast fashion (ex-styliste, influenceuse mode, ancien associé du fondateur de Zara…). Riche de témoignages, leur film dresse le bilan trop peu écoresponsable d’une industrie qui brasse des milliards.

ARTE – Replay disponible jusqu’au 07/06/2021

Réalisation : Edouard Perrin / Gilles Bovon (2020) – Production : Premiere Ligne


Le textile, l’un des premiers produits transformés de l’Histoire à s’être échangé sur toute la planète, a toujours été au cœur de la mondialisation, notamment à travers les fameuses routes de la soie. Aujourd’hui encore, les vêtements restent au centre des échanges pour le plus grand bonheur du commerce international mais souvent au détriment de l’environnement. Un monde qui se raconte comme un voyage dans le temps et sur tous les continents.


Paris, capitale de la mode, mais aussi Milan, Londres et New-York. Rôle des grands couturiers et de la fast fashion, usines de production au Bangladesh et en Ethiopie, la mode sous toutes ses coutures, avec Sophie Kurkdjian, docteur en histoire (Paris 1) et professeur à l’American University of Paris. Emission réalisée par Jean-Baptiste Noé.

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