Le sommeil fait oublier le drame de la vie, ses complications, ses obsessions ; chaque éveil est un recommencement et un nouvel espoir. La vie conserve ainsi une agréable discontinuité, qui donne l’impression d’une régénération permanente.
Les insomnies engendrent, au contraire, le sentiment de l’agonie, une tristesse incurable, le désespoir.
Emil Cioran – Sur les cimes du désespoir (1934)
Bien plus que le temps, c’est le sommeil qui est l’antidote du chagrin. L’insomnie, en revanche, qui grossit la moindre contrariété et la convertit en coup du sort, veille sur nos blessures et les empêche de dépérir.
Aveux et anathèmes (1986)