« Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose »

Une nation fatiguée de longs débats consent volontiers qu’on la dupe, pourvu qu’on la repose, et l’histoire nous apprend qu’il suffit alors, pour la contenter, de ramasser dans tout le pays un certain nombre d’hommes obscurs ou dépendants, et de leur faire jouer devant elle le rôle d’une assemblée politique, moyennant salaire. Il y a eu de cela plusieurs exemples. Mais, au début d’une révolution, ces entreprises échouent toujours et ne font jamais qu’enflammer le peuple sans le contenter. Le moindre citoyen d’un pays libre sait cela […]

Alexis de TocquevilleL’Ancien Régime et la Révolution (1856)