[…] de même tout événement a deux aspects, toujours accablant si l’on veut, toujours réconfortant et consolant si l’on veut ; et l’effort qu’on fait pour être heureux n’est jamais perdu.
[…] les meilleurs événements sourient en vain à l’homme malheureux. Et il y a plus de volonté qu’on ne croit dans le bonheur.
[…] toute philosophie est vaine. Ce grand univers nous apportera la joie ou la tristesse selon ses lois, comme l’hiver et l’été, comme la pluie et le soleil.[…] Il est clair qu’à remâcher des jugements sévères, des prédictions sinistres, des souvenirs noirs, on se présente sa propre tristesse ; on la déguste en quelque sorte.
Émile Chartier, dit Alain – Propos sur le bonheur ; « Marie Triste » (1913)