« Toute la philosophie n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais »

Toute la philosophie […] n’est fondée que sur deux choses, sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais ; car si vous aviez les yeux meilleurs, que vous ne les avez, vous verriez bien si les étoiles sont des soleils qui éclairent autant de mondes, ou si elles n’en sont pas ; et si d’un autre côté vous étiez moins curieuse, vous ne vous soucieriez pas de le savoir, ce qui reviendrait au même ; mais on veut savoir plus qu’on ne voit, c’est là la difficulté.

Encore, si ce qu’on voit, on le voyait bien, ce serait toujours autant de connu, mais on le voit tout autrement qu’il n’est.

Ainsi les vrais philosophes passent leur vie à ne point croire ce qu’ils voient, et à tâcher de deviner ce qu’ils ne voient point, et cette condition n’est pas, ce me semble, trop à envier.

Bernard Le Bouyer de FontenelleEntretiens sur la pluralité des mondes (1686)

 

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