« Les sentiments que nous feignons, nous finissons par les éprouver »

[…] il ne fallait pas la faire souffrir. Je parvins à me contraindre. Je renfermai dans mon sein jusqu’aux moindres signes de mécontentement, et toutes les ressources de mon esprit furent employées à me créer une gaieté factice qui pût voiler ma profonde tristesse.

Ce travail eut sur moi-même un effet inespéré. Nous sommes des créatures tellement mobiles que les sentiments que nous feignons, nous finissons par les éprouver.

Les chagrins que je cachais, je les oubliais en partie. Mes plaisanteries perpétuelles dissipaient ma propre mélancolie ; et les assurances de tendresse dont j’entretenais Ellénore répandaient dans mon cœur une émotion douce qui ressemblait presqu’à l’amour.

Benjamin ConstantAdolphe (1816)

 

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