Notre journée humaine, ah, que ses bornes sont étroites !
Tu vis, tu vois, tu t’étonnes, — le soir est là.
Dors maintenant aux lointains infinis où les années
Des nations passent et disparaissent.Notre journée est trop étroitement bornée.
Naître — ouvrir les yeux — s’étonner — et déjà tombe le soir.
Nous nous endormons, et des peuples sans nombre
Passent comme gravitent les étoiles.
Friedrich Hölderlin (1770-1843) – Odes, Rousseau