Si tu veux que tes enfants et ta femme et tes amis vivent toujours, tu es fou ; car tu veux que les choses qui ne dépendent pas de toi en dépendent, et que celles qui te sont étrangères soient tiennes.
De même, si tu veux que ton esclave ne fasse pas de faute, tu es un sot : car tu veux que le vice ne soit pas le vice, mais autre chose.
Au contraire, si tu veux ne pas être frustré dans tes désirs, tu le peux. Applique-toi donc à ce que tu peux.
Celui-là est toujours maître d’un autre homme, qui a le pouvoir de lui procurer ce qui lui plaît, de lui ôter ce qui lui déplaît.
Tu veux être libre : ne désire ou ne fuis rien de ce qui dépend d’autrui ; sinon tu seras nécessairement esclave.
Manuel d’Épictète – Ἐγχειρίδιον Επικτήτου (50 – 130)