Excalibur, Durendal ou Joyeuse, ces noms évoquent spontanément un riche imaginaire médiéval.
Attribuer un nom propre à l’épée est une invention du Moyen Âge, significative de la personnalité de cet artefact exceptionnel, nullement inanimé. En symbiose avec son porteur, qui n’hésite pas à lui parler comme à une compagne, elle ne donne pas seulement la mort, elle vit, dégage de la lumière, est dotée d’une voix. Invincible, elle peut aussi se briser entre les mains d’un félon ou d’un couard. Un forgeron aux pouvoirs mythiques en est le créateur. Seul le chevalier aristocratique la reçoit au cours de l’adoubement… ou des mains d’une fée.
Symbole du pouvoir du roi et de ses auxiliaires de la noblesse, elle est au cœur de la théorie des deux glaives, une profonde réflexion politique séparant le religieux du séculier dans la gouvernance de la société. Martin Aurell éclaire l’histoire de cet objet fascinant à la fois destiné à l’usage de la force, porteur de nombreux pouvoirs et paré de l’attrait du merveilleux.
Site de l’éditeur : Presses Universitaires de France (PUF)
Spécialiste des pouvoirs et de l’aristocratie aux Xe-XIIIe siècles, Martin Aurell est professeur à l’université de Poitiers, où il dirige le Centre d’études supérieures de civilisation médiévale. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Aliénor d’Aquitaine (Puf, 2020), La Légende du roi Arthur (Perrin, 2007) et L’Empire des Plantagenêt (Perrin, 2003).
Elles hantent notre imaginaire et se prêtent aisément au mythe. Instrument de prestige et de noblesse, elle donne la puissance et marque la distinction et même la filiation. Forgée dans l’atelier du demi-dieu germanique Völundr, elle est, comme beaucoup de choses, christianisée à l’époque médiévale. Elle est alors bénie par le prêtre, gravée parfois de versets bibliques, sa poignée, son pommeau, sa garde et sa lame forment les quatre vertus cardinales que sont la prudence, la force, la tempérance et la justice. Storiavoce est heureuse de vous proposer une émission spéciale sur l’épée : comment et pourquoi cet objet est-il devenu sans équivalent ? Quelles sont les techniques de forges de cet outil ? Quelles ont été ses racines mythologiques et comment s’est-elle inscrite dans la légende arthurienne ? Peut-on aussi la réduire à un instrument de domination ? Comment enfin s’est développé une théorie politique et religieuse, celle des deux glaives ? Christophe Dickès reçoit Martin Aurell.
Martin Aurell vous présente son ouvrage « Excalibur, Durendal, Joyeuse : la force de l’épée » aux éditions PUF.
La chronique de Clara Dupont-Monod – (2 Avril 2021 – ) « Excalibur, Durendal, Joyeuse, la Force de l’épée », c’est le nom de cet ouvrage qui, pour comprendre les hommes du Moyen Age, s’est penché sur ce qu’ils tenaient au bout de leurs bras, l’épée.