La seule chose qui établit une différence entre les actions des hommes, c’est la charité qui est à leur racine.
Nombre d’actions peuvent paraître bonnes, cependant elles ne proviennent point, à la racine, de la charité. Les épines elles-mêmes ont des fleurs. Il est des actes qui ont une apparence de dureté, de cruauté même ; cependant ils sont faits dans l’intérêt du bien et sous l’inspiration de la charité.
Une fois pour toutes t’est donc donné ce commandement concis : « Aime, et ce que tu veux, fais-le ! ». Si tu te tais, tais-toi par amour ; si tu parles, parle par amour ; si tu corriges, corrige par amour ; si tu pardonnes, pardonne par amour. Aie au fond du cœur la racine de l’amour ; de cette racine ne peut rien sortir que de bon.
Saint Augustin (354-430) – Commentaire de la première épître de Jean / (traduction)
Dilige, et quod vis fac.
In diversis factis, invenimus saevientem hominem factum de caritate ; et blandum factum de iniquitate. Puerum caedit pater, et mango blanditur. Si duas res proponas, plagas et blandimenta; quis non eligat blandimenta, et fugiat plagas? Si personas attendas, caritas caedit, blanditur iniquitas. Videte quid commendamus, quia non discernuntur facta hominum, nisi de radice caritatis. Nam multa fieri possunt quae speciem habent bonam, et non procedunt de radice caritatis. Habent enim et spinae flores : quaedam vero videntur aspera, videntur truculenta; sed fiunt ad disciplinam dictante caritate.
Semel ergo breve praeceptum tibi praecipitur : « Dilige, et quod vis fac » : sive taceas, dilectione taceas ; sive clames, dilectione clames ; sive emendes, dilectione emendes ; sive parcas, dilectione parcas : radix sit intus dilectionis, non potest de ista radice nisi bonum existere.