Les routiers : qui sont-ils ?

Ils sont au coeur de notre économie de l’urgence, qui sont-ils ?

Ce sont des errants perpétuels. On les voit en file sur les autoroutes et les nationales, stationnés sur les aires de repos, on les double sur les autoroutes. Les routiers, aux commandes de leurs poids lourds, font partie du paysage. Souvent on les considère comme des pollueurs, des gêneurs, voire de potentiels tueurs. Mais que sait-on d’eux ? De leurs conditions de travail et de leur vie sur les routes ?

C’est pourtant sur eux que repose la pression d’un monde impatient qui veut tout, tout de suite et n’admet plus le moindre retard. Maillons indispensables de la logistique, ils sont de plus en plus pressurisés par l’économie numérisée et les exigences des consommateurs. Les routiers sont les soutiers de la mondialisation, de ce système qui s’emballe.

Le journaliste Jean-Claude Raspiengeas s’est embarqué avec eux, dans leurs 44 tonnes. Il s’est glissé dans leur cabine. Il a partagé leur quotidien pour comprendre cette vie de solitaire. Il raconte tout un monde : depuis le bitume, les entrepôts, les restos routiers, à l’ancienne, ouverts 24h sur 24, jusqu’à leur habitacle, qu’ils ne quittent guère. Il revient sur l’histoire, analyse les enjeux écologiques et économiques et projette l’avenir.

Editions de l’Iconoclaste


INVITÉ RTL – Jean-Claude Raspiengeas, journaliste à « La Croix », s’attache à décrire la difficile condition des routiers en manque de reconnaissance.

Le Grand Oral de Jean-Claude Raspiengeas, journaliste et critique littéraire – 16/06

Les camions, pendant le confinement, ont continué de circuler pour nous approvisionner et personne ne les a applaudit. Ils ont été oublié, accuse Jean-Claude Raspiengeas, auteur de « Routiers » édité à L’iconoclaste. La chronique de Clara Dupont-Monod – (12 Juin 2020 – )

Dans « Les Indispensables », Nicolas Carreau recommande la lecture du livre de Jean-Claude Raspiengeas intitulé « Les routiers », publié chez l’Iconoclaste.


La vie des routiers (France Inter)

Ils ont été les maillons invisibles, les premiers de corvée pendant le confinement. Indispensable maillon de notre survie… Sans eux, pas de ravitaillement dans les commerces…

Sans eux plus de vie économique

Pas de vie quotidienne possible…  Sans eux, on assisterait à un coup d’arrêt massif de la mondialisation des échanges… Eux, ce sont les routiers, à la fois omniprésents et invisibles… Les routiers longtemps considérés comme sympas et qui se sentent désormais méprisés, déconsidérés.

Ils peuvent inquiéter les automobilistes, subir le courroux des défenseurs de l’environnement, agacer ceux qui vivent près des zones logistiques ou des nationales fréquentées par les poids lourds venus du monde entier…

Un grand reporter rend grâce à la profession des routiers

Ces femmes et ces hommes racontés avec humanité dans un formidable livre qui vient de paraître…


Sous-payés, méprisés et pourtant passionnés : à la rencontre des routiers (L’Obs)

Le critique littéraire Jean-Claude Raspiengeas a roulé avec Pierre Audet, alias Pierrot 64, Annick Niquet, alias Toupinette, ou encore Stivelle Malfleury, alias Maya 972. Il rend hommage à ces travailleurs de l’ombre dans « Routiers ».

Aux beaux jours, on imagine le critique littéraire couché sur une chaise longue, les doigts en éventail, un roman maculé de crème-gel lui tenant lieu de pare-soleil. Souvent, il somnole. Au réveil, il écrira dans son journal que ce roman est à lire les yeux fermés. En revanche, on se représente moins le critique littéraire perché dans la cabine d’un Volvo 500 ou d’un DAF 460, lourd de 44 tonnes et long de 20 mètres, avalant 3 000 kilomètres par semaine, s’esquintant les yeux sur la ligne grise du bitume et décompressant, bien loin du Flore, dans un vieux relais routier ou un nouveau restoroute. On a tort.

Car un critique, un seul, fait mentir les préjugés. C’est Jean-Claude Raspiengeas, hier des « Nouvelles littéraires » et de « Télérama », aujourd’hui de « la Croix ». Pendant des jours et des nuits, ce fin lettré a roulé avec Pierre Audet, alias Pierrot 64, Annick Niquet, alias Toupinette, ou encore Stivelle Malfleury, alias Maya 972, qui l’ont accueilli à bord de leurs poids lourds et lui ont raconté leur vie de forçat mal rémunéré, mais aussi leur passion de la route, parfois héréditaire.

Un métier qui tient du sacerdoce

Dans « Routiers » (L’Iconoclaste, 20 euros), il rend hommage à ces femmes et ces hommes de l’ombre, qui se sentent « ignorés, caricaturés, méprisés », qu’on « traite comme des chiens, des moins-que-rien ». Il les a écoutés lui exprimer leur nostalgie de l’époque Berliet où, grâce à Max Meynier, ils étaient devenus les « routiers sympas », et qu’importe si, en ce temps-là, les colonnes vertébrales se tassaient sur des routes défoncées et qu’un froid polaire tombait sur la couchette.

Aujourd’hui, si sa direction assistée a gagné en souplesse et sa cabine en confort, le routier a perdu sa liberté : géolocalisé, mouchardé, contrôlé, chronométré, bientôt robotisé, il n’avance plus, il est suivi. Et pourtant rien, ni la surveillance généralisée, ni les longues séparations d’avec les leurs, sans voir les enfants grandir, ni la concurrence sauvage des transporteurs polonais, ni la crise du Covid-19 (on a fermé à ces « pestiférés » restos, douches, sanitaires et stations-service alors qu’ils ravitaillaient les hôpitaux et alimentaient la France), ne les empêche de faire leur métier, qui tient du sacerdoce.

On sent que Raspiengeas a lu Guilloux, Giono et Calet : son gros livre est à hauteur d’homme. On y trouve de beaux mots menacés d’obsolescence : solidarité, fraternité, abnégation, mission, et de belles personnes. « Routiers » est mieux qu’un document, c’est un roman vrai.