« Suivre sa pente au lieu de chercher son chemin ». Ce mot de Talleyrand me poursuit.
Depuis des années, en contrecarrant ma « pente », je me tourne vers des formules de sagesse étrangères à ma nature, je m’emploie à neutraliser mes mauvais penchants, au lieu de me laisser aller, de me vouer à … moi-même. […]
On n’est soi qu’en mobilisant tous ses travers, qu’en se solidarisant avec ses faiblesses, qu’en suivant sa « pente ». Dès qu’on cherche son « chemin », et qu’on s’impose quelque modèle noble, on se sabote, on s’égare.
Emil Cioran – Écartèlements (1979)