Professeur de philosophie, André Perrin constate que dans les débats qui occupent la scène médiatique contemporaine en France, le souci élémentaire de chercher à savoir si les assertions des intervenants sont simplement vraies ou fausses est régulièrement bafoué.
Bafoué de deux façons : en amont en cherchant d’abord à connaître les « raisons » qui ont pu pousser la personne à émettre ces propositions, et en aval en cherchant à disqualifier une thèse en la rapportant aux conséquences néfastes qu’elle est supposée devoir engendrer (en disant cela, vous faîtes le jeu d’untel ou untel).
Table des matières :
- Préface de Jean-Claude Michéa
- Avant-propos. L’art perdu du débat (extraits)
- Le médiéviste et les nouveaux inquisiteurs
- Sur l’anticléricalisme
- Race, racisme et police du langage
- Toutes les civilisations se valent-elles ?
- La langue est-elle le reflet et l’instrument d’une société sexiste ?
- Le terrorisme est-il l’arme des pauvres ?
- Rancière à « Répliques » : misère de l’islamophilie politique
- Religion et violence : la question de l’interprétation
- Expliquer est-ce (un peu) excuser ?
Mezetulle – Parution du livre d’André Perrin « Scènes de la vie intellectuelle en France »
André Perrin vient de réunir ses textes initialement publiés sur Mezetulle en un volume intitulé Scènes de la vie intellectuelle en France. L’intimidation contre le débat (Paris : éd. du Toucan, 2016).
L’auteur ouvre le livre (préfacé par Jean-Claude Michéa) avec un substantiel Avant-propos inédit : « L’art perdu du débat ». Il y décrit, avec la vivacité et l’acuité que les lecteurs de Mezetulle connaissent, les procédés d’empêchement du débat couramment pratiqués dans l’environnement bavard qui le couvre tout en prétendant le promouvoir.
Même si on a lu – et forcément de manière dispersée – les textes que le livre réunit, on les redécouvre dans l’ordre de leurs raisons, éclairés par l’Avant-propos qui en explicite la profonde unité intellectuelle. La forme même du livre – autonomie souvent défavorable à une enfilade de textes collectés sans autre lien que le nom de leur auteur – en exalte au contraire ici la consistance interne et leur donne toute leur force.
Les dérives de la scène intellectuelle française (Le Figaro)