« Que nul ne tarde à étudier la philosophie »

Que nul ne tarde à étudier la philosophie dans sa jeunesse, et que, dans sa vieillesse, nul ne se lasse de cette étude ; car nul ne saurait juger le moment inopportun ou trop tardif pour veiller au bien-être de son âme.

Celui qui prétend qu’il n’est pas encore temps de philosopher, ou que l’heure est passée, est semblable à celui qui dirait que le temps du bonheur n’est pas encore venu, ou qu’il est trop tard. 

[Μήτε νέος τις ὢν μελλέτω φιλοσοφεῖν, μήτε γέρων ὑπάρχων κοπιάτω φιλοσοφῶν: οὔτε γὰρ ἄωρος οὐδείς ἐστιν οὔτε πάρωρος πρὸς τὸ κατὰ ψυχὴν ὑγιαῖνον. ὁ δὲ λέγων ἢ μήπω τοῦ φιλοσοφεῖν ὑπάρχειν ἢ παρεληλυθέναι τὴν ὥραν ὅμοιός ἐστι τῷ λέγοντι πρὸς εὐδαιμονίαν ἢ μήπω παρεῖναι τὴν ὥραν ἢ μηκέτι εἶναι τὴν ὥραν.]


Autres traductions : 

Quand on est jeune il ne faut pas remettre à philosopher, et quand on est vieux il ne faut pas se lasser de philosopher. Car jamais il n’est trop tôt ou trop tard pour travailler à la santé de l’âme. Or celui qui dit que l’heure de philosopher n’est pas encore arrivée ou est passée pour lui, ressemble à un homme qui dirait que l’heure d’être heureux n’est pas encore venue pour lui ou qu’elle n’est plus.

Le jeune homme et le vieillard doivent donc philosopher l’un et l’autre, celui-ci pour rajeunir au contact du bien, en se remémorant les jours agréables du passé ; celui-là afin d’être, quoique jeune, tranquille comme un ancien en face de l’avenir.


Que le jeune homme ne diffère point l’étude de la philosophie ; que le vieillard ne s’en lasse pas ; car il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour recourir au remède de l’âme. Prétendre qu’il n’est pas temps encore de s’adonner à la philosophie, ou qu’il est trop tard, c’est prétendre qu’il est trop tôt pour être heureux, ou qu’il n’est plus temps.

Jeune ou vieux, on a également besoin de la philosophie : vieux, pour se rajeunir au bonheur par le souvenir du passé; jeune, afin que, considérant l’avenir sans inquiétude, on jouisse à la fois des avantages de la jeunesse et de ceux de la vieillesse.

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