« Tout amuse quand on y met de la persévérance »

[…] Travaillez excessivement à un travail dur et long. Tout amuse quand on y met de la persévérance : l’homme qui apprendrait par cœur un dictionnaire finirait par y trouver du plaisir […]

Enfin, mon conseil permanent est celui-ci : voulez ! […] Ne soyez pas lâche envers vous ! Mais non, vous caressez votre douleur comme un petit enfant chéri que l’on allaite et qui vous mord la mamelle.

J’ai passé par là et j’ai manqué en mourir. Je suis un grand docteur en mélancolie. Vous pouvez me croire. Encore maintenant j’ai mes jours d’affaissement et même de désespérance. Mais je me secoue comme un homme mouillé et je m’approche de mon art qui me réchauffe. Faites comme moi, lisez, écrivez et surtout ne pensez pas à votre guenille.

Si je vous parle tant de volonté, c’est que je suis sûr que cela seul vous manque. Ayez un idéal de vous-même et conformez-y votre personne.

Gustave FlaubertCorrespondance, à Mlle Leroyer de Chantepie (11 juillet 1858)

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