Il faut pour être heureux, s’être défait des préjugés ; être vertueux ; se bien porter ; avoir des goûts et des passions ; être susceptible d’illusion ; car nous devons la plupart de nos plaisirs à l’illusion, et malheureux est celui qui la perd.
Loin donc de chercher à la faire disparaître par le flambeau de la raison, tâchez d’épaissir le vernis qu’elle met sur la plupart des objets ; il leur est encore plus nécessaire que ne le sont à nos corps les soins et la parure.
Émilie du Châtelet – Discours sur le Bonheur (c. 1747)
