« Le travail obvie à tout »

La douleur avait besoin d’être réglée et calibrée dans une loi, c’est le travail. Le travail en étend l’égale dose sur la surface de la vie. […]

Puisque l’homme est à faire, qu’il travaille ! puisqu’il est le fils de ses œuvres, qu’il travaille !

A‑t-il fait bien, a‑t-il fait mal, qu’il travaille !

Ici, pour l’ordre de la nature, le travail obvie à tout. Il distille la volonté, élargit la source du cœur et approfondit la conscience.

Le travail construit l’homme sur tous les points de son âme. Il est l’œuvre ontologique par excellence. Il prépare tout : combien n’a-t-il pas aidé à sauver les âmes enfermées dans la Gentilité ?

[…] Le travail est encore pour l’homme une gloire, puisque c’est l’homme qui, par un effort personnel, a l’honneur ici de concourir au rétablissement de sa nature, de ramener la vigueur en son âme aussi bien qu’en son corps, tout en se ménageant sur la terre une existence digne et indépendante.

[…] Travail, fontaine renaissante de la volonté, travail, qui agrandis le passage du cœur et reconstruis l’homme écroulé, travail, toi qui fais en nous une liberté vivante, il faut que l’homme, pour conserver même ici-bas son existence, te fasse monter dans ses membres comme une sève, te sente jaillir de son cœur comme le sang et te répande en bienfaits sur ceux qu’il aime et qu’il élève autour de lui !

Antoine Blanc de Saint-BonnetLa Douleur (1849)

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