Ma chère amie,
Le bon sens nous dit que les choses de la terre n’existent que bien peu, et que la vraie réalité n’est que dans les rêves.
Pour digérer le bonheur naturel, comme l’artificiel, il faut d’abord avoir le courage de l’avaler ; et ceux qui mériteraient peut-être le bonheur sont justement ceux-là à qui la félicité, telle que la conçoivent les mortels, a toujours fait l’effet d’un vomitif.
[…] volontiers je n’écrirais que pour les morts.
[…] tout aussi bien que d’une drogue redoutable, l’être humain jouit de ce privilège de pouvoir tirer des jouissances nouvelles et subtiles même de la douleur, de la catastrophe et de la fatalité.
Charles Baudelaire – Les Paradis artificiels – dédicace (1860)
