Ne jamais trop espérer, ne jamais désespérer, doit être notre devise.
Souvenons-nous que la tristesse seule est féconde en grandes choses, et que le vrai moyen de relever notre pauvre pays, c’est de lui montrer l’abîme où il est.
Souvenons-nous surtout que les droits de la patrie sont imprescriptibles, et que le peu de cas qu’elle fait de nos conseils ne nous dispense pas de les lui donner.
L’émigration à l’extérieur ou à l’intérieur est la plus mauvaise action qu’on puisse commettre.
L’empereur romain qui, au moment de mourir, résumait son opinion sur la vie par ces mots : « Nil expedit », n’en donnait pas moins pour mot d’ordre à ses officiers : « Laboremus ».
Ernest Renan – La réforme intellectuelle et morale de la France (1869-1871)
