« Les hommes ne méritent pas tous d’être libres »

[…] les hommes ne méritent pas tous d’être libres.

Emil CioranLa révolte des repus (1934)

 


La liberté est un joug trop lourd pour la nuque de l’homme.

Même pris d’une terreur sauvage, il est plus assuré que sur les chemins de la liberté. Bien qu’il la considère comme la valeur positive par excellence, la liberté n’a jamais cessé de lui présenté son revers négatif. La route infaillible de la débâcle est la liberté.

L’homme est trop faible et trop petit pour l’infini de la liberté, de sorte qu’elle devient un infini négatif. Face à l’absence de borne, l’homme perd les siennes. La liberté est un principe éthique d’essence démoniaque. Le paradoxe est insoluble.

La liberté est trop grande et nous sommes trop petit. Qui, parmi les hommes, l’a méritée ? L’homme aime la liberté, mais il la craint.

Le Livre des leurres (1936)

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