« À chacun, son pet sent bon »

À chacun, son pet sent bon.

[« Suus cuique crepitus bene olet »]

ÉrasmeAdages (1500)

 

 


Ἕχαστος αὑτοῦ τὸ βδέμα μήλου γλύκιον ἡγεἶται’

« Chacun pense que l’odeur de son propre pet est plus douce que celle d’une pomme » ; c’est-à-dire : il n’y a personne qui ne considère pas ses propres défauts comme quelque chose de plus proche des vertus. Aristote, dans le neuvième livre de son Éthique à Nicomaque, écrit : « Dans de nombreux cas, ceux qui possèdent une chose et ceux qui souhaitent simplement la posséder ne l’apprécient pas de la même manière. Ses propres biens et ceux qu’il donne aux autres semblent avoir beaucoup plus de valeur ». Ce passage correspond bien au célèbre proverbe « Ce qui est à soi est beau pour soi », mais cette page m’a échappé. En fait, je soupçonne Apostolius d’avoir tiré ce proverbe sur les pets de la merde que l’on entend dans le commun des mortels, car je n’ai jamais rencontré quelqu’un qui appréciait l’odeur de ses propres pets. Pourtant, il est vrai que les gens ont tendance à se sentir plus violemment repoussés par la merde et les pets d’autrui que par l’odeur de leurs propres pets.

Sentenciae Antiquae

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