« Il n’y a plus que les bibliophiles qui aient des bibliothèques, et l’on sait que cette espèce d’hommes ne lit jamais »

On ne relit pas ; on ne songe pas à relire. C’est une des misères de la littérature contemporaine.

Rien ne reste. Les livres – je dis les plus aimables – ne durent point. Les lecteurs mondains et qui se croient lettrés n’ont pas de bibliothèque. Il leur suffit que les « nouveautés » passent chez eux. « Nouveautés » c’est le mot en usage chez les libraires du boulevard.

Il n’y a plus que les bibliophiles qui aient des bibliothèques, et l’on sait que cette espèce d’hommes ne lit jamais.

Un livre de Maupassant ou de Loti est un déjeuner de printemps ou d’hiver ; les romans passent comme les fleurs.

Anatole FranceLa vie littéraire (1888)

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