L’on aime les personnes timides, et qui ne résistent point, parce qu’on se promet d’en disposer à son gré ; cependant la timidité que d’ordinaire on aime et que l’on prend souvent pour de la modestie, n’est quelquefois l’effet que d’une vanité secrète qui craint de n’être point autant considérée qu’elle croit le mériter : cet amour-propre délicat ne veut pas s’exposer à des assauts qu’il se sent incapable de soutenir.
En un mot, il n’est point de formes que l’amour-propre n’emprunte pour se masquer.
Paul Henri Dietrich, baron d’Holbach – La morale universelle (1776)

La timidité dont s’accompagne si souvent un juste orgueil, c’est toujours la crainte, au fond, de ne pas paraître à la hauteur de l’estime qu’on fait de soi-même.
Lucien Arréat (1841-1922) – Réflexions et maximes