L’histoire du jihad en France n’est pas celle d’une énième « radicalisation express », l’idéologie se développe depuis près de trois décennies sur notre territoire et s’est nourrie des évolutions d’une société dont elle est le produit, comme ceux qui la portent. Elle relie Khaled Kelkal aux frères Kouachi ; d’anciens jihadistes issus du Groupe islamique armé algérien ont formé certains membres du commando du 13 novembre 2015.
Cet ouvrage est le résultat d’une investigation au long cours à partir de quatre types de sources : judiciaires, policières, issues des renseignements et des jihadistes eux-mêmes. Les auteurs s’appuient sur les témoignages directs de jihadistes qu’ils ont recueillis avant et après les attentats de novembre 2015, en France et à l’étranger. Certains sont morts, d’autres sont encore actifs au sein de l’État islamique ou d’Al Qaida. Certains résident sur le sol français. Ils nous expliquent quel est leur projet politique, pourquoi quelques-uns d’entre eux tuent et attaquent la France, et ce que nous réserve l’avenir.
La France face à la « culture du jihad » (France Culture)
L’état d’urgence en vigueur en France depuis deux ans, prend officiellement fin aujourd’hui pour être remplacé par une « loi antiterroriste » ou Loi de Sécurité Intérieure. Cet état d’exception avait été déclaré suite aux attentats de janvier 2015, à l’occasion desquels de nombreux Français semblaient alors redécouvrir le « terrorisme jihadiste ». Pourtant l’idéologie jihadiste se manifeste en France depuis plus de trente ans. Comment cette idéologie s’est-elle développée en France ? Quelles en sont les spécificités ?
Les jihadistes français qui partent au Levant, ou ceux qui reviennent de Mossoul en Irak ou de Raqqa en Syrie, récemment libérés du joug de l’Etat islamique qui en avait fait ses fiefs, participent d’une « histoire du jihad en France ».
Pour comprendre cet ancrage, Romain Caillet et Pierre Puchot dans Le Combat vous a été prescrit (Stock, 2017), retracent l’histoire du djihad en France depuis trente ans, revenant sur les premières cellules de terroristes islamistes en France dans les années 1990, quelques années avant la première série d’attentats en 1995, avec la présence du Groupe islamique armé (GIA), jusqu’à la guerre actuelle menée par l’armée française contre Daesh, en passant par le gang de Roubaix ou encore la glorification de Mohamed Merah dans les rangs des sympathisants au jihad.
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