L’armée française : des rues de Paris au désert du Sahara

L’armée française : des rues de Paris au désert du Sahara (La Série Documentaire – France Culture)

Une série documentaire de Raphaël Krafft, réalisée par Guillaume Baldy


Nord-Mali, l’opération Iroquois

Embarqué au Nord-Mali pour l’opération Iroquois : paysage lunaire, 42°, 25 kg d’équipements sans le Famas et un ennemi qui connaît parfaitement son terrain.

Début décembre 2016, 500 hommes nomadisent dans le désert malien à proximité de la frontière algérienne dans le but d’en déloger les « groupes armés terroristes ».

L’ennemi est invisible, n’attaque qu’au moyen de mines, d’engins explosifs improvisés, de roquettes ou au mortier parfois. À la frustration des soldats de ne jamais aller « au contact » s’ajoutent la fatigue de vivre dans des conditions de rusticité extrême depuis des semaines, l’usure de matériels souvent vétustes.

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Au Mali, faire la guerre à 20 ans

Embarqué au Nord-Mali avec les sapeurs du 3e régiment du génie de Charleville-Mézières, moyenne d’âge 20ans.

Tout juste sorti de son école d’application, le lieutenant Rémy a pris le commandement de sa section de sapeurs et est parti dans le Nord du Mali sur un poste avancé. Ses hommes sont jeunes, très jeunes.

Par leur spécialité, ils sont aussi les plus exposés de cette guerre asymétrique où la plupart des victimes sont le fait des mines et des engins explosifs improvisés.

En quatre mois de mission, ils auront vu plusieurs de leurs camarades rapatriés, pour raisons psychologiques notamment.

Avec Docteur Julie, Adjudant Anthony, Capitaine Richard, Lieutenant Rémy, Caporal-chef Olivier, Segment Maxime, Caporal Thomas, 1er classe Giovanni, Caporal-chef Nicolas, Caporal Corentin, 1ere classe Clément, 1ere classe Piou-Piou de la troisième section de la quatrième compagnie de combat du troisième régiment du génie de Charleville-Mézières.


La guerre à distance sur le Charles de Gaulle

Embarqué sur le porte-avion Charles-de-Gaulle : catapultage à 250 km/h sur 75 mètres en 2 secondes, 4000 repas par jour, 6 salles à manger, 270 tonnes de vivres, 45 jours d’autonomie pour 2000 personnes…

Engagé pour la troisième fois de septembre à décembre 2016 dans la guerre contre Daesh, le porte-avions Charles de Gaulle et ses 2000 hommes mettent chaque jour 26 avions en œuvre pour bombarder ou observer les théâtres de Syrie et d’Irak.

Du pâtissier du bord au mécanicien, tous concourent à ces deux secondes que durent le catapultage de l’avion depuis le pont d’envol du porte-avions.


Opération Sentinelle

Opération Sentinelle ou le maintien de l’ordre sur le territoire français par l’armée française.

L’opération Sentinelle est lancée au lendemain des attentats de janvier 2015 pour protéger les sites dits sensibles sur le territoire national, rassurer les Français et dissuader les terroristes de commettre de nouvelles attaques.

Initialement prévue pour durer trois mois, elle mobilise et fixe depuis plus de deux ans entre 7500 et 10 000 militaires sur le territoire national sans avoir empêché les attentats du 13 novembre et de Nice. L’attaque par un terroriste le 2 février dernier d’un militaire au carrousel du Louvre est venue confirmer les craintes de ses détracteurs : les militaires qui patrouillent dans nos villes constituent de nouvelles cibles pour les terroristes.

Réponse politique aux attentats, Sentinelle a surtout permis à l’armée française de voir -temporairement du moins- un arrêt dans la baisse de ses crédits et la réduction de son personnel auxquelles elle est soumise depuis deux décennies. Aux interrogations sur sa pertinence stratégique -Quel sera le coup d’après ? Est-ce le rôle du militaire de se substituer aux forces de l’ordre ? etc.- s’ajoutent ses conséquences à long terme sur l’outil de défense : pression sur les hommes, le matériel et la préparation opérationnelle, crise des vocations.

Avec le chercheur Elie Tenenbaum , le colonel Michel Goya, le blogueur Florent de Saint-Victor, l’historienne Bénédicte Chéron et des militaires ayant accepté de témoigner anonymement tentent de répondre à ces questions. L’armée française n’a pas répondu à nos nombreuses demandes d’interviews.

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