Revue de presse (60)

France

Attentats de Paris et Bruxelles: révélations sur le rôle d’un ex-militaire français (Le Soir)

Son nom de guerre était apparu rapidement dans l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris : Abou Souleymane. Si ce nom avait rapidement retenu l’attention des centaines d’enquêteurs du parquet antiterroriste de Paris, c’est qu’il avait été prononcé en pleine attaque du Bataclan. Un des témoins du massacre a raconté que, au moment des négociations entre les djihadistes et la police, un des terroristes a demandé à son collègue s’il «  comptait appeler Souleymane  » afin de savoir comment ils devaient réagir face à la situation.Une enquête fouillée de deux médias américains révèle qu’Abou Souleymane s’appellerait en fait Abdelilah Himich. Né à Rabat en 1989, ce djihadiste Franco-marocain de 26 ans serait même l’un des planificateurs des attentats de Paris et Bruxelles. C’est la conviction des services secrets américains, la CIA, partagée par un certain nombre d’acteurs du contre-terrorisme français. Les magistrats du parquet antiterroriste de Paris mettent cependant en doute les informations transmises par la CIA. «  Nous pensons qu’il est l’un des principaux dirigeants de la cellule terroriste de Paris et Bruxelles  », dit à ProPublica un membre de l’antiterrorisme américain. «  Il était impliqué dans la création de cette infrastructure.  »Malgré son jeune âge, le passé militaire d’Abdelilah Himich l’aurait conduit rapidement au sommet de la cellule des « opérations extérieures » de Daesh.Himich, après avoir grandi à Lunel dans le Sud de la France, s’était engagé dans la Légion étrangère en 2008. Au sein de cette branche de l’armée française que les hommes de toutes nationalités peuvent rejoindre, il s’est illustré au combat en Afghanistan. Mais l’aventure dure peu de temps. En 2010 il fait défection, officiellement pour assister à l’enterrement de son père. Il sera déclaré «  déserteur  » dans la foulée.Il revient ensuite en France et envisage des carrières de gardien de sécurité ou d’infirmier. Mais c’est la délinquance qu’il choisit : Himich sera arrêté en 2011 à la gare du Nord de Paris en possession de 1,17 kg de cocaïne. Il est condamné en 2013 pour trafic de stupéfiants et purge cinq mois prison avant de partir pour la Syrie, en février 2014. Là il s’enrôle avec un groupe proche d’al-Qaïda avant d’opter ensuite pour le groupe Etat islamique.

Comment les monarchies du Golfe ont acheté une partie de la classe politique française (Challenges)

Nos très chers émirs, le dernier essai des deux journalistes spécialistes du monde arabe, Christian Chesnot et Georges Malbrunot. Un ouvrage fouillé, précis, qui raconte les liaisons dangereuses entre certains politiques français de premier plan et les monarchies du Golfe. Le tout sur fond d’attentats terroristes et de gros contrats difficiles à décrocher…

La justice valide le principe du démantèlement de la «Jungle» de Calais (Le Figaro)

Le tribunal administratif de Lille a rejeté mardi la demande d’interdiction du démantèlement du camp de migrants de la «jungle», à Calais, formulée par onze associations en référé-liberté.Le démantèlement est «une question de jours», a affirmé Bernard Cazeneuve. Dans son ordonnance, que l’AFP s’est procurée, le tribunal, saisi jeudi dernier en référé-liberté, estime ainsi que «le principe même du démantèlement du site de la Lande (nom officiel de la «Jungle, ndlr) de Calais ne méconnaît pas le principe de prohibition des traitements inhumains et dégradants».D’après la justice, le démantèlement vise précisément à «faire cesser» de tels traitements auxquels sont soumis les migrants qui vivent dans le camp «dans des conditions de précarité et d’insécurité dénoncées par tous».Quatre-vingts migrants ont quitté ce mardi la «Jungle» de Calais pour rejoindre le campus universitaire des facultés de Lille à Villeneuve-d’Ascq, a affirmé le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, dans un communiqué

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Union Européenne

L’un des pères fondateurs de l’euro, l’Allemand Otmar Issing, déclare que l’euro est un « château de cartes » destiné à s’effondrer (UPR)

L’économiste allemand Otmar Issing  a été membre du Directoire de la BCE et responsable de l’analyse économique lors de la fondation de l’institution de Francfort. Il fut souvent considéré à l’époque comme son véritable chef, exerçant le vrai pouvoir – d’essence allemande – à l’ombre du président en titre, le Néerlandais Wim Duisenberg.

Le mandat d’Issing a pris fin en 2006. À la suite de quoi il a continué sa carrière comme conseiller d’une banque américaine d’un certain renom : la Goldman Sachs…

Le journal Central Banking vient de publier un entretien d’Otmar Issing ce 13 octobre 2016. Le texte de cet entretien (qui n’est pas d’accès libre) est assez long et plein d’anecdotes sans grande portée politique. Mais il contient aussi une description détaillée de l’histoire monétaire de la BCE, couvrant beaucoup des sujets qui ont été importants du point de vue de l’institution.

On y trouve surtout une remarque intéressante, ou de prophétie plutôt, selon laquelle l’euro est un « château de cartes » destiné à s’effondrer. C’est une prédiction pour le moins remarquable, venant de l’homme qui a de facto piloté ledit euro à ses débuts.

Plus généralement, Issing accuse les politiciens en vue des principaux pays de la zone euro faire miroiter une union politique européenne qui n’est au mieux, selon lui, qu’une « vision » à long terme.

Dans cet entretien, Issing indique que cette hypothèse fallacieuse d’une union politique sur le point de se faire créerait des attentes irréalistes quant à la formation prochaine d’une union budgétaire. Et ces attentes irréalistes créeraient à leur tour des incitations au laxisme budgétaire chez les dirigeants de certains pays de la zone euro.

Le CETA dans l’impasse après l’échec des négociations entre Canadiens et Wallons (Le Monde)

Les négociations de la dernière chance entre le gouvernement wallon et la ministre du commerce international du Canada ont échoué, vendredi 21 octobre, les francophones de Belgique refusant de ratifier l’accord de libre-échange UE-Canada (CETA).

« Il me semble évident, à moi et au Canada, que l’Union européenne n’est pas aujourd’hui capable de conclure un accord international, même avec un pays qui a autant de valeurs européennes que le Canada », a déploré la ministre, Chrystia Freeland, au sortir du siège de l’exécutif wallon.

Visiblement très émue, la ministre canadienne a ajouté : « Le Canada est déçu, moi personnellement je suis très déçue. J’ai travaillé très fort, mais je pense que c’est impossible. Nous avons décidé de retourner chez nous et je suis très triste. » Son porte-parole a ensuite confirmé que Mme Freeland rentrait au Canada.

La signature du traité, théoriquement prévue pour le 27 octobre, était suspendue à l’accord de la Wallonie, qui refuse de donner les pleins pouvoirs à Bruxelles pour parapher l’accord en raison d’une série de problèmes qu’elle relève dans le texte.

Le ministre-président wallon a une fois de plus expliqué que si les discussions commerciales conduites par la Commission européenne avec le Canada ont duré sept ans, la Wallonie, elle, n’a commencé à négocier qu’au début d’octobre avec la Commission, alors que le Parlement régional avait fait connaître ses griefs depuis de nombreux mois.

« C’est une question de démocratie, simplement », a-t-il plaidé. « Beaucoup ne se sont pas aperçus que nous devions aussi apporter notre signature », a déploré M. Magnette, en référence à ses interlocuteurs européens et canadiens.

Une date de relance est « impossible à prédire » et « dépend de la volonté des parties de se mettre autour de la table », a-t-il dit. « Mais on a toujours dit qu’on n’est pas contre un traité avec le Canada », a rappelé Paul Magnette.

Plus tôt vendredi, la Roumanie et la Bulgarie avaient pour leur part annoncé avoir levé leurs réserves quant à une signature du CETA après avoir conclu un accord d’exemption de visa avec le Canada. « Nous avons reçu des garanties écrites nous assurant que le régime des visas serait abandonné pour nos ressortissants. En conséquence, nous approuvons le Traité », a déclaré le premier ministre bulgare, Boïko Borissov.

Le président roumain, Klaus Iohannis, avait de son côté annoncé dans la journée avoir conclu avec le Canada « un accord raisonnable pour les deux parties » et n’avoir « plus aucune objection » à opposer au CETA.

Pourquoi les Wallons bloquent le CETA (Le Monde)

Deux parlements régionaux francophones ont voté contre le projet d’accord la semaine dernière. Les députés de Wallonie ont dit non vendredi 14 octobre, mais « ce n’est pas un veto définitif ou un enterrement », a dit le ministre président, Paul Magnette (PS). Son assemblée réclame une renégociation, ou du moins une « déclaration interprétative » (sorte d’explication de texte) dotée de garanties juridiques précises, article par article.

Les Wallons s’inquiètent pour l’avenir de leur agriculture, de leurs normes sociales et environnementales, du rôle des pouvoirs publics, que d’autres traités pourraient menacer à l’avenir. Une ­majorité d’entre eux s’oppose d’ailleurs au TTIP négocié avec les Etats-Unis.

Compte tenu de l’organisation du système fédéral, le gouvernement du libéral Charles Michel ne peut, en théorie, passer outre. Sauf à provoquer une grave crise interne ou à accepter une mise en œuvre seulement provisoire et partielle du texte, tout aussi problématique.

Privatisations grecques : la France place ses hauts fonctionnaires pour mieux favoriser ses entreprises (Multinationales)

C’est un haut fonctionnaire français, inspecteur général des Finances, Jacques Le Pape, qui présidera désormais au programme de privatisations de propriétés et d’entreprises publiques imposé à la Grèce. Pour chapeauter l’agence de privatisation Taiped sera créée une nouvelle entité appelée Superfund, avec un conseil composé de trois Grecs et deux Européens

Ancien du cabinet de Christine Lagarde et d’Air France, Jacques Le Pape n’est pas le seul haut fonctionnaire français issu de Bercy à occuper une place stratégique dans le processus de privatisation grec. Philippe Boin, de la direction du Trésor, siège à la fois au conseil d’administration de l’agence de privatisation Taiped, au nom de l’UE, et au service économique de l’ambassade de France en Grèce, chargé de promouvoir les intérêts des entreprises hexagonales. Un beau conflit d’intérêt !

Le gouvernement français, qui aime à se présenter comme un ami de la Grèce, paraît donc surtout préoccupé de placer des pions pour mieux tirer profit des privatisations qui se profilent. Outre Suez, de nombreuses autres firmes françaises ont fait part de leur intérêt pour les firmes grecques privatisables, comme EDF (électricité), Vinci (aéroports et autoroutes), La Poste (services postaux) ou encore Alstom (rail). Leurs dirigeants accompagnent régulièrement François Hollande lors de ses déplacements en Grèce.

Avant d’être en poste à Athènes, Philippe Boin, rattaché à la direction du Trésor, officiait au service économique de l’ambassade de France en Roumanie. Il y a ardemment défendu les intérêts des multinationales françaises, qu’il a qualifié de « conquérants, au bon sens du terme ». On rappellera que la capitale roumaine Bucarest a privatisé son service de l’eau au profit de Veolia, dont la filiale locale est aujourd’hui au cœur d’une retentissante affaire de corruption (lire notre article). GDF Suez (aujourd’hui Engie) a également obtenu des marchés juteux dans le pays.


Monde – Géopolitique

Lancement de la bataille de Mossoul

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Irak: un soldat américain tué dans une explosion dans le nord du pays (AFP)

Un soldat américain est décédé ce jeudi de ses blessures infligées par l’explosion d’une bombe artisanale dans le nord de l’Irak, a indiqué le Pentagone dans un communiqué.

Les rebelles syriens annoncent la chute de Dabiq, ville symbole pour l’Etat islamique (AFP)

Des rebelles syriens, soutenus par des tanks et des avions turcs, ont annoncé, dimanche 16 octobre, avoir pris le contrôle de Dabiq, une ville proche de la frontière turque, qui était jusqu’à présent aux mains de l’organisation Etat islamique (EI). Cette prise a été confirmée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Située au nord-est d’Alep et à une dizaine de kilomètres de la frontière turque, Dabiq est présentée par l’EI comme le site de l’ultime bataille avant l’apocalypse entre musulmans et « infidèles » et a donné son nom à l’un des principaux organes de propagande du groupe.

Syrie : la trêve « humanitaire » échoue à Alep (AFP)

D’une durée de trois jours, la trêve « humanitaire » décrétée par la Russie et le régime syrien dans la ville d’Alep a été trop fragile. Peu après son expiration samedi 22 octobre, de violents combats ont de nouveau éclaté entre les forces du régime et les rebelles. Des tirs d’artillerie, des combats ainsi que des frappes aériennes ont été signalés dans plusieurs quartiers de la deuxième ville de Syrie. Trois personnes ont été blessées dans les zones rebelles, selon un premier bilan de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

La Russie a accusé vendredi les rebelles de « profiter du cessez-le-feu » pour préparer une grande offensive. A Moscou, Dmitri Peskov, porte-parole du président Vladimir Poutine, a justifié samedi l’intervention militaire russe en Syrie en soulignant dans un entretien avec la chaîne publique Rossia-1 la nécessité de « libérer » ce pays des djihadistes, tout en maintenant Bachar Al-Assad au pouvoir.

Terminée à 19 heures samedi, la trêve n’a pas permis aux Nations unies d’évacuer les 200 blessés bloqués dans les quartiers est assiégés depuis juillet par Damas et ses alliés, qui avaient besoin de sortir d’urgence. L’ONU, qui avait réclamé une prolongation du cessez-le-feu jusqu’à lundi, a fait état de conditions de sécurité insuffisantes.

Par ailleurs, les huit corridors établis par la Russie pour permettre aux habitants et aux rebelles de quitter les quartiers est sont restés déserts. « Personne n’est sorti par les couloirs », a confirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH.

Mise en cause par la Russie, l’aviation belge nie avoir tué des civils dans la région d’Alep (Zone militaire)

Critiquée pour bombarder sans trop de discernement la partie orientiale d’Alep – là où sont présents les groupes armés hostiles au régime syrien – la Russie a accusé, ce 19 octobre, l’aviation belge d’avoir mené un raid aérien au cours duquel 6 civils syriens auraient perdu la vie.

« Six personnes ont été tuées et quatre autres blessées à des degrés variables à la suite d’un bombardement qui a détruit deux maisons » dans la nuit du 18 au 19 octobre, à Hassajek, une localité de la région d’Alep, a constaté le ministère russe de la Défense.

« Les avions russes et syriens n’étaient pas présents dans cette zone. Mais des avions de la coalition internationale effectuaient des missions dans la région. (…) Deux F-16 de l’aviation belge ont été repérés dans cette zone au moment », a-t-il ensuite accusé, via un communiqué.

Bruxelles a catégoriquement nié la moindre responsabilité dans la mort de ces 6 civils syriens. « Nous ne disons normalement pas où nous sommes actifs, mais durant ces jours-là, nous n’avons pas survolé la région concernée [c’est à dire celle d’Alep, ndlr]« , a réagi Steven Vandeput, le ministre belge de la Défense.

Quoi qu’il en soit, cette affaire est très mal prise par le gouvernement belge, au point que l’ambassadeur russe en poste à Bruxelles, Alexandre Tokovinine, qui vient juste de recevoir ses lettres de créance, a été convoqué par le ministère des Affaires étrangères.

Liban : Saad Hariri apporte son soutien à l’élection de Michel Aoun à la présidence de la République (Atlantico)

A priori Michel Aoun devrait être élu président du Liban le 31 octobre prochain par le Parlement. Michel Aoun est le président du principal parti chrétien, le Courant patriotique libre, et il avait déjà le soutien des Forces libanaises de Samir Geagea, le parti chrétien concurrent. Michel Aoun est soutenu par le Hezbollah chiite; quant à Nabih Berry, le président chiite du Parlement et chef du Mouvement Amal, celui-ci traîne un peu les pieds, mais il fera au final ce que le Hezbollah lui dira de faire.

Il ne manquait donc à Michel Aoun que d’obtenir l’appui du principal parti sunnite, le Courant du futur de Saad Hariri, ce qui est chose faite depuis le 20 octobre. Il va sans dire que Saad Hariri devrait devenir le prochain Premier ministre libanais, puisque si le président de la République est chrétien maronite, le premier ministre doit être sunnite.

Cela fait depuis le 25 mai 2014 que la présidence de la République est vacante. Quant au Parlement, dont le mandat expirait en mai 2013, il s’est prorogé jusqu’en juin 2017, une première fois faute d’accord sur la réforme de la loi électorale, et la deuxième du fait de l’absence de président de la République. Il est temps de mettre fin à ce blocage institutionnel car le pays souffre de l’incurie et de la crise syrienne. Cependant, ce ne sont pas les querelles politiques internes qui bloquaient l’élection du président libanais mais les tensions régionales. L’Arabie saoudite et l’Iran, qui patronnent les deux principales coalitions libanaises, ont trouvé un terrain d’entente au Liban, qui est peut être un prélude à une réduction de la violence dans la région, en particulier dans la Syrie voisine.

Le principal allié de la France, c’est Saad Hariri et lorsque les socialistes sont au pouvoir, la diplomatie française accorde une importance toute particulière à Walid Joumblatt. Ce dernier a ses entrées rue de Solferino car son parti, le Parti socialiste progressiste, est membre de l’Internationale socialiste. Il est farouchement opposé à l’élection de Michel Aoun, car il ne veut pas d’un Maronite fort à la tête de l’Etat. La France a-t-elle influencé Saad Hariri en faveur de Michel Aoun ? Non, bien au contraire. C’est l’évolution de la situation en Syrie en faveur de Bashar al-Assad et la levée du véto saoudien qui sont responsables du déblocage de la présidentielle libanaise.

Multiplication des attaques terroristes au Niger (RFI)

L’attaque de la prison de Koutoukalé par des hommes non identifiés lourdement armés a été repoussée par les forces de sécurité nigérienne lundi 17 octobre. La traque des jihadistes se poursuit le long de la frontière avec le Mali. Car c’est la troisième attaque terroriste qui touche le Niger en moins de quinze jours, sans qu’aucune n’ait pour le moment été revendiquée.

C’est la troisième attaque du genre au Niger en moins de quinze jours. Le 7 octobre, il y a d’abord eu l’attaque contre des militaires à Tazalit, à 300 km au nord-est de Niamey, et son lourd bilan : 22 militaires exécutés.

Puis vendredi 14 octobre, dans la même région, l’enlèvement d’un Américain à Abalak : son gardien et un membre de la garde ont été tués.

Enfin lundi, ce raid manqué contre la prison de Koutoukalé, bien plus au sud, non loin de Niamey.

Le point commun des trois attaques : la certitude des autorités nigériennes que les assaillants sont basés dans le nord du Mali voisin. Mais s’agit-il pour autant des mêmes auteurs dans les trois cas ? Et à quel groupe appartiennent-ils ? Aucune certitude, car à chaque fois, les assaillants se sont enfuis sans être formellement identifiés.

Après Tazalit, le ministre nigérien de la Défense avait évoqué des « narcoterroristes » maliens venus de Kidal voire de Tinzawaten, près de l’Algérie. Pour l’enlèvement et la prison, le ministre de l’Intérieur soupçonne lui des terroristes de l’ex-Mujao, basés plus au sud, dans une zone forestière à la frontière Niger-Mali.

Quoi qu’il en soit, tous deux estiment qu’il existe de toute façon une grande porosité entre les narcotrafiquants, les terroristes qu’ils soient Aqmi, Ansar Dine ou ex-Mujao et même certains groupes armés signataires de l’accord de paix malien.

Niger: l’attaque de la prison de Koutoukalé revendiquée par le groupe EI (RFI)

La prison de Koutoukalé située près de la frontière entre le Niger et le Mali a fait l’objet d’un assaut repoussé par les forces de sécurité nigériennes lundi 17 octobre. Le site d’informations mauritanien Alakhbar, canal traditionnel de communication des groupes jihadistes au Sahel, a reçu mercredi une revendication de cette attaque au nom du groupe Etat islamique.

Le groupe Etat islamique est-il en train de s’implanter au Sahel ? Jusqu’à présent, ce sont des groupes armés liés à al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont toujours opéré dans la bande sahélo-saharienne. En 2012, Ansar Dine et le Mujao s’étaient ainsi alliés à Aqmi pour occuper le nord du Mali pendant près d’un an. Le Mujao s’est progressivement dissout en 2013, au lendemain de l’opération Serval, et l’essentiel de ses combattants a rejoint les Signataires par le sang, puis al-Mourabitoune, katiba dirigée par Mokhtar Belmokhtar. Parmi eux, Abou Walid Sahraoui, ancien porte-parole du Mujao.

Au mois de mai, Abou Walid Sahraoui s’est finalement désolidarisé de Mokhtar Belmokhtar pour prêter allégeance au groupe Etat islamique. Le mois dernier, il revendiquait la première attaque menée au Sahel au nom de l’organisation EI contre un poste de douane burkinabè.

L’assaut mené contre la prison de Koutoukalé avec, selon une source au sein de la force française Barkhane, une dizaine de combattants au maximum, serait donc son second fait d’armes, au moins sous sa nouvelle étiquette. Cet assaut visait à libérer les prisonniers jihadistes qui y sont détenus.

Au début du mois, dans la même région, une autre attaque avait visé un camp de réfugiés : 22 soldats nigériens avaient été tués. Et la semaine dernière, toujours dans la même région, des hommes armés ont enlevé un Américain, toujours retenu en otage.

L’Unesco adopte une résolution controversée sur Jérusalem (Le Figaro)

Malgré le tollé en Israël, l’Unesco a officiellement adopté ce mardi une résolution sur Jérusalem-Est portée par des pays arabes au nom de la protection du patrimoine culturel palestinien, mais qui, pour l’État hébreu, nie le lien millénaire entre les juifs et la ville.

Présenté par l’Algérie, l’Égypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, le texte a été validé par les 58 États membres du Conseil exécutif de l’Unesco réunis en assemblée plénière au siège de l’organisation à Paris.

Son adoption jeudi dernier en commission (avec 24 voix pour, six contre et 28 abstentions) avait suscité une levée de boucliers en Israël. Prouvant que ce pays est un des rares à attacher une telle importance aux votes de l’organisation de l’ONU, le gouvernement israélien avait immédiatement annoncé la suspension de sa coopération avec l’Unesco en signe de protestation.

Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville, est occupée depuis 1967 par Israël et depuis annexée – une annexion considérée comme illégale par l’ONU. Elle abrite la vieille ville et ses remparts, un site inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial. C’est là, au cœur du conflit israélien, que se trouve l’ultra-sensible esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam mais aussi site le plus sacré pour les juifs qui le révèrent sous le nom de Mont du Temple. Par un héritage historique, la Jordanie continue à administrer l’esplanade, mais Israël en contrôle tous les accès.

Même si le projet de décision «affirme l’importance de la Vieille Ville de Jérusalem pour les trois religions monothéistes», la classe politique israélienne s’est unanimement offusquée des formulations retenues dans le texte. Celui-ci ne fait jamais référence à l’esplanade sous l’appellation de Mont du Temple et désigne d’abord par son nom arabe (al-Buraq) le parvis du mur des Lamentations, en mettant «mur des Lamentations» entre guillemets. Pour les responsables politiques israéliens, cette terminologie revient à nier le lien entre les juifs et le Mont du Temple. «Dire qu’Israël n’a pas de liens avec le Mont du Temple et le Kotel (mur des Lamentations), c’est comme dire que les Chinois n’ont pas de liens avec la muraille de Chine», avait dénoncé le premier ministre Benjamin Netanyahu la semaine dernière.

Le Mexique autorise l’extradition d’«El Chapo» vers les États-Unis (Le Figaro)

La justice mexicaine a autorisé l’extradition de Joaquin Guzman, dit «El Chapo», vers les États-Unis. Le baron de la drogue, capturé en janvier dernier au Mexique, doit y être jugé pour assassinat, blanchiment d’argent, enlèvement et trafic de drogue après qu’un juge du tribunal de Mexico a rejeté ce jeudi l’appel du narcotrafiquant contre son extradition de l’autre côté de la frontière.

Son avocat a aussitôt indiqué qu’il ferait appel devant la Cour suprême, ce qui suspendrait la procédure. «Nous ne sommes pas battus» a-t-il déclaré à l’AFP, ajoutant qu’il pouvait également porter le cas devant une organisation régionale de défense des droits de l’homme. Cette décision intervient quelques jours seulement après l’assassinat du juge fédéral Vicente Bermudez, qui traitait le dossier d’«El Chapo» .

En mai dernier, le ministère des Affaires étrangères avait validé cette extradition, mais la Défense avait déposé deux recours pour la bloquer. Le chef de la sécurité nationale, Renato Sales, avait indiqué la semaine dernière que le gouvernement espérait extrader Joaquin Guzman en janvier ou février. Pour l’heure, le narcotrafiquant attend dans une prison de Ciudad Juarez, dans le nord du pays, de savoir si et quand il sera extradé.

A Pékin, le président philippin Rodrigo Duterte opère un revirement diplomatique vers la Chine (AFP)

Le président philippin Rodrigo Duterte a encensé la Chine mercredi à Pékin, affichant sa volonté de mettre de côté un épineux différend maritime bilatéral et de se détourner des Etats-Unis.

« La Chine, elle est bien. Elle n’a jamais envahi un seul bout de mon pays durant toutes ces générations », a déclaré durant une conférence de presse M. Duterte, dont le pays a été une colonie américaine jusqu’en 1946.

Le président philippin controversé a également longuement évoqué les interventions américaines dans le monde, notamment en Irak en 2003. « Pendant la Guerre froide, la Chine a été présentée comme la méchante (…) Et pendant toutes ces années, ce que nous avons lu dans nos manuels scolaires était uniquement de la propagande fabriquée par l’Occident. »

Le président philippin, qui effectue une visite d’Etat de quatre jours en Chine, a expliqué être venu chercher l’aide économique de Pékin. Manille opère un spectaculaire réchauffement diplomatique avec le géant asiatique, au détriment de Washington.

« Je viens pour demander votre aide, a confié M. Duterte lors d’une interview à la télévision publique chinoise CCTV, diffusée mercredi. Le seul espoir économique des Philippines, c’est la Chine, a-t-il martelé.

Les Philippines sont l’un des plus fidèles alliés de Washington en Asie. Les deux pays sont liés par un traité de défense mutuelle. Mais depuis son entrée en fonctions fin juin, M. Duterte s’emploie à bouleverser la politique étrangère de son pays pour le tourner vers la Chine et la Russie. Il a plusieurs fois vivement critiqué Washington et le président Barack Obama, a annulé des patrouilles communes avec les Etats-Unis en mer de Chine méridionale (une zone disputée entre Manille et Pékin), et répété qu’il n’y aurait plus d’exercices militaires conjoints avec les Américains.

Un tonitruant revirement de position par rapport à celle de son prédécesseur Benigno Aquino, qui avait obtenu en juillet d’une cour internationale d’arbitrage la dénonciation des prétentions chinoises en mer de Chine méridionale, où Pékin dispute la souveraineté de nombreux îlots à des pays riverains (Vietnam, Philippines, Brunei, Malaisie). Mais M. Duterte, arrivé au pouvoir peu avant le jugement, n’a montré aucune intention d’y donner suite.La sentence arbitrale nous donne le droit. La Chine a le droit historique (…) Doit-on se disputer, ou bien juste discuter ? Je dirais, laissez-nous reporter ça à une autre fois, a-t-il déclaré mercredi.

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