Revue de presse (44)

France

Le récit de la traque hors norme de Salah Abdeslam (Le Monde)

L’enquête pour retrouver Salah Abdeslam, seul survivant du commando des tueries du 13 novembre et extradé en France le 27 avril, que Le Monde a pu consulter, restera comme un morceau exceptionnel d’histoire policière et judiciaire.

Mohamed Abrini, « super-indic » de la police anglaise ? (Paris Match)

Mohamed Abrini, mis en examen dans le cadre des enquêtes sur les attentats de Paris (130 morts) et Bruxelles (32 morts), collaborerait-il avec la police anglaise dans le but de voir sa peine amoindrie ? C’est ce que croit savoir «The Times»,  qui a affirmé dimanche que le Belge d’origine marocaine âgé de 31 ans serait le premier informateur («Supergrass») de la police antiterroriste britannique concernant l’Etat islamique (EI). Concrètement, après des négociations secrètes entre la Grande-Bretagne et la Belgique, des policiers belges auraient posé des questions Abrini fournies par les autorités britanniques. Ce qui pourrait leur permettre d’obtenir de précieux renseignements sur d’éventuels complots terroristes ou encore sur des jihadistes basés au Royaume-Uni. Car l’enquête a révélé que le trentenaire avait des liens avec la cellule de Birmingham (centre de l’Angleterre), un fief des islamistes britanniques.

Selon l’organisation Judicial Watch, une des armes ayant servi pour les attentats de Paris avait été vendue par les autorités américaines à un cartel mexicain lors d’une opération qui a tournée au fiasco en 2009 (Judicial Watch)

Une des armes des attentats de Paris avait été vendue par l’Agence fédérale sur l’alcool, le tabac et les armes (ATF) américaine à un cartel mexicain au cours de l’opération «Fast and Furious» en 2009. Le fiasco de l’opération «Fast and Furious» en 2009 a libéré dans la nature près de 2 000 armes dont les autorités américaines ont perdu la trace alors qu’elles étaient destinées à servir d’appât pour remonter la filière d’un cartel mexicain en organisant leur vente.

Attentats de Paris : l’ADN de Jawad Bendaoud découvert sur un gilet explosif (L’Obs)

Des traces ADN appartenant à Jawad Bendaoud – le « logeur » des djihadistes liés aux attentats du 13 novembre à Paris et au Stade de France – ont été retrouvées sur un gilet explosif utilisé par un kamikaze lors de l’assaut de l’appartement de Saint-Denis.

Les traces génétiques ont été récupérées lors de l’assaut donné cinq jours après les attaques terroristes, révèle un rapport de la Sous-direction antiterroriste transmis aux juges d’instruction chargés de l’affaire, une information révélée par TF1.

Elles ont été décelées sur du ruban adhésif utilisé pour relier des fils électriques au déclencheur du gilet explosif. Ce même adhésif porte aussi des traces d’Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, les deux terroristes cachés dans l’appartement de Saint-Denis. Lors de l’assaut, Chakib Akrouh s’était fait exploser, tuant aussi Abdelhamid Abaaoud.

Attentats du 13 novembre : Hamza Attou, complice présumé de Salah Abdeslam, a été remis à la France (France TV)

Hamza Attou, complice présumé de Salah Abdeslam, a été remis à la France, annonce le parquet belge jeudi 30 juin. L’homme est soupçonné d’avoir aidé l’unique survivant des commandos jihadistes du 13 novembre dans sa fuite après les attentats à Paris et Saint-Denis.

Hamza Attou, 22 ans, a été arrêté le 14 novembre avec Mohamed Amri. Tous deux sont soupçonnés d’être allés chercher Salah Abdeslam à Paris pour le conduire à Molenbeek, commune bruxelloise d’où sont originaires plusieurs membres des commandos parisiens. La justice belge a autorisé le transfert en France de Hamza Attou le 3 juin.

Attentats du 7-9 janvier 2015 : la défense médiatique du fournisseur des armes d’Amedy Coulibaly, Claude Hermant, mise à mal (Greffier noir)

Des documents, consultés par Le Greffier Noir, mettent à mal la défense médiatique de Claude Hermant. Une audition et une expertise ADN versées au dossier d’instruction des attentats du 7-9 janvier tendent à prouver que Claude Hermant a bel et bien remilitarisé, c’est à dire remis en état de fonctionnement, une partie de l’arsenal découvert en possession d’Amedy Coulibaly, arsenal essentiellement constitué d’armes importées neutralisées entre juin et novembre 2014 (notamment 1 fusils d’assaut CZ58, 2 Tokarev TT33) par l’entremise de la société Seth Outdoor, spécialisée dans la vente d’équipements de survie.

Tuerie de l’Hyper Cacher : Amédy Coulibaly possédait des armes lilloises (La Voix du Nord)

Les bases de données d’Europol-Interpol sont une mine de renseignements. Une note d’instruction que La Voix du Nord s’est procurée révèle que « plusieurs armes en possession d’Amedy Coulibaly ont été transformées à blanc par la société slovaque KolArms, puis vendues à la société AFG qui les a ensuite vendues à Seth Outdoor (gérée par la compagne de Claude Hermant) basée à Haubourdin entre juillet et novembre 2014. »

Voici que les choses se précisent : « Quatre pistolets semi-automatiques Tokarev en possession d’Amedy Coulbaly sont identifiés comme ayant été vendus à Seth Outdoor, tandis qu’un autre pistolet semi-automatique Tokarev et un fusil d’assaut CZ sont susceptibles également de provenir de Seth Oudoor »

« C’est le service des douanes (DOD de Rouen) qui recueillera un renseignement selon lequel la société Seth Outdoor recevait des armes non ou partiellement démilitarisées en provenance de Slovaquie. » Ce renseignement va permettra aux douanes « de procéder à la livraison surveillée de six pistolets-mitrailleurs CZ 58 (20 janvier 2015) » et à l’interpellation de la compagne de Claude Hermant qui sera placée en garde à vue, tout comme son compagnon ensuite.


Union Européenne

Brexit : plus de la moitié du « shadow cabinet » de l’opposition travailliste démissionnaire (AFP)

Dix-huit membres du cabinet fantôme travailliste, soit plus de la moitié de la formation d’opposition, ont démissionné pour marquer leur désaccord avec leur leader, Jeremy Corbyn. Ils veulent ainsi l’obliger à quitter la direction du parti.

La stratégie allemande de gestion du Brexit (La Tribune)

Selon le Handelsblatt qui s’est procuré un « plan secret » du gouvernement allemand, Berlin voudrait faire un exemple du cas britannique pour décourager les autres pays tentés par la sortie, dont la France. Mais l’Allemagne refusera tout approfondissement de la zone euro, ne voulant pas entendre parler d’une plus grande solidarité financière.

Ayrault et Steinmeier préparent une « Nouvelle Europe »

Les ministres des Affaires étrangères français et allemand, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier, ont conçu un projet de « Nouvelle Europe » après le Brexit. Selon le document [pdf], ce projet est constitué de trois grands thèmes : la sécurité européenne, qui reprend les thèmes de la Communauté européenne de Défense (CED, rejetée en 1950) ; l’asile et la politique des migrants ; la croissance et l’euro.

L’Union européenne désigne le Belge Didier Seeuws pour négocier le « Brexit » (Le Monde)

L’Union européenne a nommé samedi 25 juin le diplomate belge Didier Seeuws à la tête de la « Brexit Task Force », qui négociera la procédure de sortie du Royaume-Uni de l’UE, a-t-on appris auprès du Conseil européen, qui réunit les 28 Etats membres.

Âgé de 50 ans, M. Seeuws, jusqu’alors directeur des départements transport, télécommunications et énergie du Conseil européen est un habitué des institutions européennes.

Après avoir été le porte-parole du ministre belge des affaires étrangères, il a notamment été celui de l’ancien premier ministre libéral belge Guy Verhofstadt, aujourd’hui député européen. En poste comme adjoint du représentant de la Belgique auprès de l’Union européenne, il a été aux premières loges de la présidence belge de l’Union, du 1er juillet au 31 décembre 2010. Celui que La Libre Belgiquequalifie de « belle machine intellectuelle » a ensuite été chef de cabinet de son compatriote Herman Van Rompuy, premier président permanent du Conseil européen jusqu’en novembre 2014.

Un porte-parole du président du Conseil européen, Donald Tusk, a précisé que M. Seeuws s’attachait actuellement au travail préparatoire aux tractations qui doivent encore s’ouvrir. La Commission européenne a par ailleurs mis en place une « Task Force sur l’article 50 » chargée de produire les propositions législatives qui accompagneront le départ du Royaume-Uni, régi par la clause de retrait du Traité de Lisbonne, selon une source européenne.

Brexit : le Parlement européen désigne une équipe chargée de la négociation (L’Arène nue)

L’équipe dédiée devrait en principe se composer des eurodéputés suivants :

– Guy Verhofstadt, le président du groupe ALDE (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe). Pour un Brexit, il fallait bien ça : un fédéraliste. En 2001, l’homme a en effet présidé le Conseil européen de Leaken qui a lui même lancé la Convention sur l’avenir de l’Europe. Laquelle convention a rédigé le projet de Traité constitution européenne (TCE). Bref, l’homme de la situation.

Elmar Brok. Il était quant à lui président du groupe PPE au sein de la même Convention sur l’avenir de l’Europe. Après le rejet de projet de Constitution par la France et les Pays-Bas en 2005 et alors qu’il fallait rédiger un nouveau traité pour le remplacer, Elmar Brok fut des eurodéputés membres de la CIG (Conférence intergouvernementale)chargée de rédiger ledit nouveau traité. En même temps, c’est un peu normal qu’il ait tout fait, puisqu’il est député européen depuis…. juin 1980. Ce qui ne nous rajeunit pas.

– Roberto Gualtieri, le président de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. Comme l’économie et la monnaie sont précisément les choses qui marchent le mieux en Europe, ça tombe plutôt bien.

A noter que les trois eurodéputés, Verhofstadt, Brok et Gualtieri ont l’habitude de travailler ensemble. En effet, il s’agit précisément de l’équipe qui a œuvré à concocter le Pacte budgétaire européen (ou TSCG). Celui qui invite les pays membres de l’UE à inscrire une « régle d’or budgétaire » au frontispice de leurs principes constitutionnels.

Démission du commissaire européen britannique Lord Hill (Bruxelles2)

Lord Jonathan Hill, le Britannique de la Commission européenne, vient d’annoncer sa démission. Un contre-coup du référendum négatif comme le commissaire européen chargé des marchés financiers l’explique lui-même : « Nous entrons dans une nouvelle phase. Je ne crois pas qu’il soit juste de continuer comme commissaire britannique comme si rien ne s’était passé. J’en ai discuté avec le Président de la Commission il y a quelques semaines, je lui ai donc dit que j’allais démissionner. Dans le même temps, il doit y avoir une transition ordonnée. Aussi je lui ai (proposé) de continuer travailler avec lui dans les semaines à venir. (…)

Standard & Poor’s et Fitch dégradent la note du Royaume-Uni (France info)

Moody’s avait menacé samedi, deux autres agences de notation l’ont finalement fait ce lundi : abaisser la note de la dette britannique. Fitch Ratings l’a fait passer de AA+ à AA et Standard & Poor’s a retiré son précieux « triple A » qu’elle lui attribue depuis un demi-siècle, lui permettant ainsi d’emprunter à des taux avantageux sur les marchés. Les agences estiment qu’avec le vote en faveur du Brexit, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, l’incertitude politique et économique plombe le pays.

Moins d’une semaine après le référendum du 23 juin les bourses mondiales ont déjà effacé le choc du Brexit (UPR)

les turbulences sur les marchés financiers mondiaux auront duré moins d’une semaine. Le jour même où David Cameron a officiellement confirmé devant les 27 autres chefs d’État et de gouvernement que le Royaume-Uni allait sortir de l’UE, tous les marchés sont orientés à la hausse.

Le Royaume-Uni pourrait renoncer à sa présidence de l’Union européenne au second semestre 2017 (Bruxelles2)

Concrètement, toutes les présidences vont être ainsi avancées d’un cran. C’est l’Estonie qui prendra le « créneau » du Royaume-Uni. La Bulgarie prendra la place de l’Estonie. Ainsi de suite. Les 28 auraient dû modifier l’ordre des présidences de toute façon pour faire de la place à la Croatie. Zagreb va donc trouver un créneau.

Christophe Guilluy : le Brexit révèle une coupure sociale et territoriale due à la mondialisation (L’Hebdo)

Posons le décor. Il est ici avant tout anglais, les Ecossais et les Nord-Irlandais ayant manifestement voté contre le Brexit pour des raisons identitaires diamétralement opposées à celles des partisans du «leave». Il y a, d’une part, une Angleterre périphérique qui a voté pour la sortie de l’Union européenne et, de l’autre, une Angleterre des métropoles, Londres en tête, qui voulait le maintien dans l’UE. Un clivage sociologique recoupe un clivage géographique.

D’une manière générale, la carte électorale, quels que soient les sujets débattus, est divisée autour de territoires mondialisés, qui réussissent dans la mondialisation et qui intègrent tout à la fois les catégories supérieures et les immigrés.

Les arguments qui ont présidé à la sortie de l’UE sont-ils l’exact contraire de ceux qui ont prévalu dans l’élection, début mai, de Sadiq Khan à la mairie de Londres? Oui, c’est l’antivote de Londres.

Pourquoi l’Irlande du Nord a voté contre le Brexit ? (La Tribune)

L’Irlande du Nord n’est pas une région comme les autres, elle est marquée par les « troubles » qui ont déchiré le pays pendant près de trente ans. La paix est revenue, mais elle est fragile. Et les habitants de l’Irlande du Nord craignent qu’un Brexit ne déstabilise la situation en donnant plus de poids aux nationalistes britanniques et en donnant aux catholiques le sentiment qu’ils sont à nouveau « piégés » dans les frontières du Royaume-Uni.

Londres veut maintenir la libre-circulation avec l’Irlande (Euractiv)

Enda Kenny, le Taoiseach – ou Premier ministre – irlandais a expliqué aux journalistes que David Cameron lui avait assuré qu’il ferait tout son possible pour que la sortie du Royaume-Uni de l’UE ne perturbe pas les relations entre l’Irlande du Nord, la république d’Irlande et la Grande-Bretagne. « Il est très clair : il fera tout ce qu’il peut pour protéger la zone de circulation commune et la situation de la frontière nord-irlandaise, étant donné le processus de paix », a assuré le Taoiseach. « La zone de circulation est en place depuis 1922 et l’UE elle-même est impliquée dans le processus de paix. »

Cette zone permet la libre-circulation entre l’Irlande et le Royaume-Uni, indépendamment des règles européennes.

Le 24 juin, Martin McGuinness, Premier ministre d’Irlande du Nord et membre du parti républicain Sinn Fein, s’est déclaré en faveur d’un référendum sur la réunification de la nation avec la république d’Irlande.

L’UE entame de nouvelles négociations avec la Turquie (AFP)

Le 30 juin, le chapitre 33 des négociations d’adhésion de la Turquie s’ouvrira au cours de la présidence néerlandaise. Selon l’AFP, les négociations en vue d’une adhésion de la Turquie à l’UE porteront essentiellement sur les questions financières et budgétaires. En décembre 2015, les 28 pays de l’UE et la Turquie avaient déjà engagé des négociations sur le chapitre 17 concernant la politique économique et monétaire. Au total 35 chapitres ont été ouverts entre l’UE et la Turquie.

Traité UE-Canada : Angela Merkel s’oppose à Jean-Claude Juncker et demande un vote au Bundestag (RT)

La chancelière allemande s’est dite favorable à une consultation de la chambre basse du Parlement allemand sur le traité de libre-échange UE-Canada (Ceta), prenant le contrepied du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Elle a jugé, au nom du principe allemand de «codécision», qu’elle pouvait saisir le Bundestag indépendamment de l’avis de la Commission.

Or, la chancelière s’est gardée de critiquer frontalement les propos de Jean-Claude Juncker, qui estimait mercredi que l’adoption du Ceta pouvait se passer des parlements nationaux. «La Commission est arrivée à la conclusion, en raison d’une analyse juridique, que ce n’est pas un accord « mixte »», avait dit M. Juncker. Dans le jargon européen, un accord «mixte» implique un double aval du Parlement européen et des parlements nationaux.

Cependant, contrairement à la chancelière allemande, le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, s’était montré mercredi plus direct dans le quotidien Tagesspiegel, qualifiant «d’incroyablement stupide» la déclaration de Jean-Claude Juncker.

Le Luxembourg fera barrage à l’accord UE-Canada si la Commission Européenne veut éviter l’approbation par les parlements nationaux (Le Quotidien)

« Sous ces conditions, on va s’opposer au CETA », a souligné le Premier ministre, Xavier Bettel, à la sortie du premier jour du Sommet européen. « On reste convaincu que les Parlements doivent avoir leur mot à dire. Dans le cas contraire, on va continuer à défendre la position adoptée par la Chambre des députés et du gouvernement, et on garde d’autres possibilités sous le bras pour vérifier juridiquement les conclusions de la Commission », a ajouté le chef du gouvernement luxembourgeois.

La Commission Européenne prolonge l’autorisation du glyphosate (Reuters)

La Commission européenne va prolonger de 18 mois d’ici fin juin l’autorisation de vente du glyphosate, un herbicide présent notamment dans le Roundup de Monsanto et largement utilisé dans l’agriculture et le jardinage, a annoncé le commissaire européen à la Santé. L’autorisation actuelle de commercialiser dans l’UE ce produit controversé expire le 30 juin. Sans cette prolongation, les industriels auraient eu six mois pour retirer cette substance de leurs produits. Les conclusions contradictoires des scientifiques sur le caractère cancérigène du glyphosate ont dressé l’industrie chimique et certains cultivateurs contre les écologistes et des associations de consommateurs.

Elections générales en Espagne : vainqueurs des élections, les conservateurs espagnols ne sont pas tirés d’affaire (La Tribune)

Avec 7,9 millions de bulletins (contre 7,2 millions en décembre 2015) et 137 députés (soit 14 de plus qu’il y a six mois), le Parti populaire de Mariano Rajoy est le grand vainqueur de ce nouveau rendez-vous électoral.

Mathématiquement, la gauche pourrait encore lui ravir la formation d’une majorité. La situation, cependant, a changé par rapport aux dernières élections générales et c’est le parti de la rue de Gênes qui a les clefs de La Moncloa jusqu’à preuve du contraire. Toute formation qui bloquerait la constitution d’un gouvernement stable et obligerait les Espagnols à retourner aux urnes en décembre le payerait sans doute très cher.

Les grands problèmes du pays, néanmoins, ne sont pas résolus et le prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra s’y atteler sans tarder. Chômage important, modèle de croissance à revoir, réforme nécessaire de la Constitution de 1978, modification de la loi électorale et – le plus important, peut-être – cohésion territoriale : ces défis sont immenses et l’ivresse électorale ne peut durer.

Exemple frappant de ces problématiques : la division entre Espagne « centrale » (globalement conservatrice) et Espagne « périphérique » (plus favorable à Unidos Podemos, au moins en Catalogne et au Pays basque) pose la question de la cohabitation entre Espagnols.

La Cour constitutionnelle autrichienne invalide le résultat de l’élection présidentielle en raison d’une « accumulation de négligences » (Euractiv)

La Cour constitutionnelle autrichienne a annoncé vendredi l’invalidation du résultat de la présidentielle qui a vu l’écologiste Alexander Van der Bellen battre de peu le candidat d’extrême droite Norbert Hofer en mai, en raison d’irrégularités dans le dépouillement de certains suffrages.

L’enquête et les auditions de la Cour ont permis de confirmer que plusieurs dizaines de milliers de bulletins provenant du vote par correspondance avaient été dépouillés de façon irrégulière, soit en dehors des heures légales, soit par des personnes non habilitées, une pratique jusque-là largement tolérée.

Van der Bellen ne l’avait emporté qu’avec 30.863 voix d’avance sur M. Hofer, rassemblant 50,3% des suffrages lors du second tour, fin mai. Au coude à coude le soir du scrutin, le 22 mai, les deux candidats avaient été départagés par les votes par correspondance, qui ont représenté 16,7% des suffrages exprimés.

LuxLeaks: les lanceurs d’alerte condamnés à de la prison avec sursis (Mediapart)

Antoine Deltour et Raphaël Halet, qui ont permis la révélation du scandale LuxLeaks, ont été condamnés respectivement à 12 et 9 mois de prison avec sursis par le tribunal du Luxembourg, mercredi 29 juin. Le journaliste Édouard Perrin a été acquitté.


Monde – Géopolitique

Attentats à Istanbul : conséquences des revirements diplomatiques d’Erdogan ? (Le Figaro)

Ce n’est certes pas la première fois que Daech frappe la Turquie. Mais la cible, l’aéroport Ataturk d’Istanbul, est significative. Après Sultanahmet et l’Istiklal, Daech a voulu frapper l’intégration de la Turquie à la mondialisation occidentale dans un aéroport qui porte le nom du fondateur de la laïcité turque, Mustapha Kemal. Un hall de gare qui voit transiter nombre de touristes en quête de culture ou de loisirs. En somme, les attentats frappent davantage la Turquie occidentale et kémaliste que la Turquie islamiste d’Erdogan.

Mais peut-être Daech a-t-il aussi voulu sanctionner les récents rapprochements ou du moins réchauffements entre la Turquie et Israël d’une part et la Turquie et la Russie d’autre part. Deux deals qui sont liés dans la mesure où la Russie entretient de bons rapports avec Tel-Aviv.

La Turquie s’est longtemps servi de Daech pour défaire les kurdes syriens du PYD, alliés au PKK. Mais sous pression russo-américaine, la Turquie a du clarifier sa position. Surtout le soutien et l’appui qu’elle apporte en Syrie à la coalition djihadiste rivale de Daech, que certains persistent à appeler «rebelles modérés» ou «opposition syrienne» se confronte à l’Etat islamique. Le front Al-Nosra (Al Qaïda en Syrie) et ses alliés empêchent Daech d’avoir le monopole du combat contre les Occidentaux et les Russes. Il lui est donc vital de montrer au monde musulman que la Turquie est un pays impie, allié des juifs et des croisés, qu’il faut détruire. Bref, en cinq ans de guerre civile en Syrie, la Turquie, s’est perdue dans son propre jeu d’alliances orientales et tente de retrouver ses repères stratégiques.

Attentats d’Istanbul: Akhmed Tchataïev, terroriste tchètchène protégé par Amnesty International et la Cour de Strasbourg (Russie politics)

Selon le quotidien Yeni afak, l’organisateur de l’attentat s’appelle Akhmed Tchataïev. L’homme d’origine tchétchène est présenté comme un chef de l’État islamique chargé de la formation des djihadistes russophones. Il est également recherché par les autorités russes

Lors de la deuxième guerre en Tchétchènie, Akhmed Tchataïev fut arrêté pour participation illégale à un groupe armé. Il arrive à s’évader et en 2001 il quitte le pays. En 2003, il obtient le statut de réfugié politique en Autriche. Dès 2008, un avis de recherche est lancé. Pourtant, à chaque fois, en 2010, 2011 et 2012 il fut libéré.

En 2010, il est arrêté en Ukraine et le ministère de l’intérieur ukrainien a déclaré que des informations concernant des affaires de terrorisme ont été retrouvées dans son téléphone. La Russie demande son extradition, mais une étrange coalition se met en place. Le groupe nationaliste ukrainien Trizoub au nom de Bandéra manifeste pour sa libération, Amnesty international y joint sa voix et même la CEDH refuse qu’il ne soit extradé en Russie, car il bénéficie du statut de réfugié et en Russie il ne pourrait pas bénéficier d’un procès équitable, sans compter que les autorités russes risquent fortement de le maltraiter.

En 2011, il est arrêté à la frontière entre la Bulgarie et la Turquie. Mais son statut le protège à nouveau et l’extradition vers la Russie est refusée. Ensuite, en septembre 2012, il est encore arrêté en Géorgie, cette fois lors d’une opération des forces spéciales … en possession de grenades. Il est inculpé pour détention d’armes. Son extradition est encore refusée et il est libéré sous caution … pour 3000$.

La Turquie et Israël normalisent leurs relations diplomatiques (AFP)

La Turquie et Israël ont conclu un accord de normalisation de leurs relations diplomatiques, au terme de six années de tensions. Les deux États échangeront dans les plus brefs délais des ambassadeurs.

Cet accord prévoit aussi le versement de 20 millions de dollars (18,15 millions d’euros) aux proches des victimes de l’assaut par les forces israéliennes d’un bateau turc en 2010. Selon les médias israéliens, Ankara se serait aussi engagée à empêcher le Hamas au pouvoir à Gaza de mener des activités anti-israéliennes à partir de son territoire, mais il pourra continuer à avoir des activités diplomatiques en Turquie.

La Turquie et la Russie normalisent leurs relations diplomatiques (Le Monde)

C’est une nouvelle étape dans le processus de réconciliation entamé entre Moscou et Ankara. Les chefs de la diplomatie russe et turque, Sergueï Lavrov et Mevlut Cavusoglu, se sont rencontrés, vendredi 1er juillet à Sotchi (Sud), en Russie, pour la première fois depuis la reprise des contacts entre les deux pays, dont les relations diplomatiques étaient tendues depuis des mois.

Des rebelles syriens soutenus par la coalition mis en échec par Daesh dans la région stratégique de Boukamal (Zone militaire)

Depuis 2014, la région de Boukamal, située dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, en Syrie, près de la frontière irakienne, est très disputée. En juin de cette année-là, l’État islamique (EI ou Daesh) s’en était emparé après en avoir chassé le Front al-Nosra [branche syrienne d’al-Qaïda] et d’autres groupes rebelles de l’Armée syrienne libre.

Aussi, en raison de sa proximité avec l’Irak, Boukamal est stratégique. En chasser les jihadistes permettrait ainsi de couper en deux le « califat » autoproclamé par Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’EI. D’où l’offensive, déclenchée le 28 juin, contre cette localité par la Nouvelle Armée Syrienne (NAS), qui compte dans ses rangs des rebelles non islamistes formés en Jordanie par les États-Unis et la Jordanie, ainsi que le Front de l’authenticité et du développement (Front al-Assala wal-tanmiya).

Seulement, les combattants de la NAS, malgré l’appui aérien de la coalition, ont été contraints de reculer. En effet, conformément à la tactique qu’il emploie dans les zones désertiques, l’EI a laissé entrer les rebelles syriens dans la région de Boukamal avant de lancer une contre-attaque éclair.

Irak : quel avenir pour Fallouja, libérée après un mois de combats ? (L’Orient-le-jour)

Gilles Munier : « La question se pose de savoir si les forces qui ont chassé l’EI sont des libérateurs ou des occupants chiites. Les Arabes sunnites de Fallouja et des tribus alentour perçoivent sans aucun doute l’armée gouvernementale et les milices comme des étrangers chez eux. »

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