Hors la loi : trilogie sur la prison

Une expérience inédite au coeur du milieu judiciaire. 4 ans de tournage pour une trilogie exceptionnelle. Pour la première fois à la télévision, une série de films retrace la totalité du parcours pénal de 6 justiciables, de leur arrestation à leur sortie de prison. A force d’acharnement, le réalisateur, François Chilowicz, a eu accès sans restriction à tous les lieux de justice.

À quoi sert la prison ? Ce documentaire suit le parcours complet de 6 protagonistes mis en cause par la justice, depuis leur interpellation jusqu’à la fin de leur peine. À leurs côtés tout au long des procédures judiciaires, dans les lieux de police, de justice et de détention, le film propose une expérience singulière qui confronte le spectateur aux réalités concrètes du service public de justice, sans angélisme ni dogmatisme. Le cycle « Entrer, Rester puis Revenir en prison » est-il irrémédiable ?

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Un film inédit écrit et réalisé par François Chilowicz
Produit par Dominique Barneaud
Une coproduction BELLOTA Films et AGAT Films & Cie
Avec le soutien de la Région Ile-de-France, de la Région Midi-Pyrénées et de Planète+Justice
Avec la participation de France Télévisions, du Centre National du Cinéma et de l’image animée et de la Procirep – Société des producteurs de l’Angoa.


1ère partie : « Entrer en Prison »

Cambriolage, vol à la roulotte, séjour irrégulier ou tentative de viol… Nos protagonistes sont interpelés en flagrant délit ou suite à une enquête. Certains nient, tandis que d’autres reconnaissent les faits. À présent, ils doivent s’expliquer devant policiers et magistrats, qui statueront sur les raisons ou la « nécessité » de les faire ENTRER EN PRISON, au delà des doutes raisonnables.

https://www.youtube.com/watch?v=USleoDdM17w


2ème partie : « Rester en prison »

Tentative d’homicide, cambriolage, agression sexuelle ou évasion… La juste peine, c’est celle qui est acceptée par le condamné. Mais quand la détention est indéfiniment provisoire ou que sa durée est remise en question devant les juridictions d’appel, la question de RESTER EN PRISON confine au puits sans fond. Le souvenir des faits commis devient de plus en plus lointain et dès lors, le risque pour chacun, est finalement de trop bien s’adapter à la prison.

https://www.youtube.com/watch?v=m6SLernYi80


3ème partie : « Revenir en prison »

Cambriolage, agression sexuelle, coups et blessures ou conduite en état d’ivresse… Toute personne condamnée à une peine de prison finit nécessairement par en sortir un jour. Un enjeu essentiel se concentre autour de sa personne : comment ne pas revenir en prison ?

https://www.youtube.com/watch?v=u9Z_D4ZOrBQ

 


Les sujets de l’insécurité et de la répression occupent une place stratégique dans la réflexion politique, ainsi que dans le champ médiatique. Depuis 40 ans, la population carcérale a doublé, tandis que la délinquance a progressé inexorablement La question demeure très sensible pour l’opinion publique et, face à ce constat paradoxal, nous nous sommes interrogés sur le sens de la réponse pénale…

À quoi sert la prison ? Ou, comme posée en d’autres termes par le Contrôleur Général des Prisons, la prison rend-elle à la société le service que celle-ci en attend ? Chacun a des idées sur la question, mais personne ne dispose d’une vue d’ensemble. Pas même les professionnels de la Justice ou les politiques. C’est cette « vue d’ensemble » que nous avons mis en oeuvre dans ce film qui repose sur une étroite collaboration, avec d’un côté policiers, gendarmes, magistrats, pénitentiaires, avocats, travailleurs sociaux et, de l’autre, les auteurs et les victimes de crimes ou de délits. Près de trois années de préparation et de repérages à Toulouse ont été nécessaires pour rendre ce film possible… Un millier de personnes ont été sollicitées pour témoigner de leur expérience.

S’ensuivent plus de deux années de tournage et de montage. Notre intention de travailler avec chacun des acteurs de la procédure pénale, ne repose pas seulement sur le souci d’une forme d’objectivité, mais aussi sur une forte volonté de réalisme ; nous sommes convaincus que chacun détient sa part de lucidité, de l’endroit où il se trouve, derrière ou devant les barreaux. C’est la part de lucidité de chacun que nous sommes allés chercher, dans ce face à face singulier entre justiciables et professionnels de la Justice. Suivant le parcours complet des condamnés, de l’interpellation jusqu’à la fin de peine, la caméra, quasi-subjective, épouse leur point de vue. Comme posée sur leur épaule, face à leurs interlocuteurs, elle nous invite à suivre l’intégralité de la procédure telle qu’elle se déroule sous leurs yeux, et dont ils sont acteurs. Il n’y aucune interview, aucun commentaire, mais on entend tout. Et ce qu’on voit, c’est uniquement ce qu’ils voient. Protégeant ainsi leur anonymat, la caméra peut se placer tout naturellement au plus intime de leur confrontation avec les professionnels de la Justice. Au plus proche des décisions qui sont prises dans le cadre de la procédure. Des décisions difficiles à prendre, aux conséquences si lourdes. Le doute est inévitable. Qui dit vrai ? Qui pense juste ? Quelle est la réponse pénale adaptée ? Ces questions sont au coeur de nos deux années de tournage, durant lesquelles nous avons accompagné les parcours de 6 hommes, déclarés « Hors la Loi ».

Sur la durée, selon les aléas des interrogatoires, des expertises, des enquêtes et des jugements, nous avons éprouvé la difficulté de la question pénale. Chaque procédure recèle sa part d’inconfort intellectuel. D’une séquence à l’autre, s’affirment des attitudes et des points de vue différents, parfois très divergents, voire contradictoires. À tout moment, une nouvelle certitude peut bousculer celle du moment précédent. Au fur et à mesure que l’on progresse dans la découverte de la Justice « in-vivo », il devient de plus en plus difficile de se faire une idée arrêtée sur la question, accédant à un niveau de questionnement différent, plus proche de celui que la Justice se pose sur elle-même. En travaillant délibérément autour de ces notions de doute et d’incertitude du jugement, nous cherchons à emmener le spectateur dans une forme de mobilité intellectuelle. Vers un doute de nature à ébranler toutes les idées reçues, aussi bien les plus répressives, que les plus angélistes. Un doute honnête et raisonnable, mais aussi très profond, à l’image du millier de témoignages qui a permis la préparation de ce film. « Hors la Loi » est une inexpérience inédite pour le spectateur, non seulement par la nature de son point de vue, mais aussi par sa durée qui permet de recomposer la globalité de la chaine pénale. À la fin des 3 films, le spectateur est supposé avoir beaucoup de nouvelles cartes en main, pour se pencher sur les sujets de l’insécurité et de la répression

François CHILOWICZ

Source : France 2

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