« L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue »,
a déclaré M. Schulz lors d’un débat sur l’avenir de l’Europe organisée à Rome en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, du président du Conseil européen Donald Tusk et du président du Conseil italien Matteo Renzi.
L’Europe « était une promesse faite tous les jours pour davantage d’emplois, de services de croissance », et des générations d’Européens ont consenti des sacrifices dans l’attente de cette promesse, au moins pour leurs enfants, a expliqué M. Schulz. Or, a-t-il ajouté, les dirigeants européens continuent à demander des sacrifices, moins de services, plus d’impôts, « pour quoi faire, pour sauver des banques ». Il y a dès lors « un sentiment d’injustice, ce n’est pas l’Europe qu’ils voulaient voir », a-t-il ajouté en réponse à une question sur la montée des populismes dans l’Union européenne.
A trop idéaliser l’Europe, à la considérer comme un projet d’Union avec un seul Etat, une seule nation est non seulement « complètement irréaliste », mais aussi dévastateur pour son avenir, a indiqué de son côté M. Tusk.
« Le rêve d’un seul Etat européen, d’une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir », a-t-il ajouté.
Le désaveu dont souffre le projet européen est aussi à mettre au compte des Etats, trop souvent coupables, selon ces dirigeants, de réflexes purement nationaux quand les défis sont globaux.
« Nous ne parlons de l’Europe de la bonne façon », a ainsi expliqué M. Juncker. Chaque réunion ministérielle européenne à Bruxelles donne lieu à des interprétations variées, « comme si nous avions eu 28 réunions différentes », a-t-il déploré.
Les dirigeants européens ne viennent pas à Bruxelles avec l’idée de défendre l’Europe. « Maintenant, ils viennent à Bruxelles et donnent une conférence de presse pour dire, j’ai défendu nos intérêts nationaux », a renchéri M. Schulz, regrettant les générations précédentes de leaders plus « européens ».
Attention, a toutefois mis en garde M. Tusk, les Etats ne doivent pas être les boucs émissaires. « A Bruxelles, l’opinion commune est que les problèmes viennent toujours des Etats membres », a-t-il expliqué. Dans la capitale de l’Europe on a tendance à penser que « la vie serait beaucoup mieux sans les Etats membres », c’est une opinion dangereuse, a averti M. Tusk.
https://www.youtube.com/watch?v=nVDPwmz_tvA
Panel discussion on the future of the European Union organised by the Charlemagne Prize Foundation and the European University Institute – Debate with Martin Schulz, President of the European Parliament, Jean-Claude Juncker, President of the European Commission, Donald Tusk, President of the European Council, Matteo Renzi, Italian Prime Minister, introduction by Jürgen Linden, Charlemagne Prize, former Lord Mayor of Aachen (1989-2009), moderator: Joseph H. H. Weiler, President of the European University Institute
05.05.2016 – Hall of the Horatii and Curiatii / Conservators’ Apartment, Capitoline Museums, Rome, Italy
–00:00:00–00:00:50 Matteo Renzi meets with Martin Schulz and Jean-Claude Juncker at the Palazzo Chigi,
–00:00:50–00:03:20 Arrivals at the Musei Capitolini
–00:03:20–00:11:30 Introduction in German by Jürgen Linden, Charlemagne Prize, former Lord Mayor of Aachen (1989-2009),
–00:11:30–00:29:30 Speech in Italian by Matteo Renzi,
–00:29:30–01:14:46 Discussion in English between Martin Schulz, Jean-Claude Juncker and Donald Tusk, moderated by Joseph H. H. Weiler, President of the European University Institute.

